Le projet du Grand Genève commence à prendre forme, profitons-en pour faire le point sur la situation actuelle du canton.
Qui sont les « frontaliers », où sont-ils logés et où travaillent-ils ? Quelle forme va prendre le nouveau projet d’agglomération ? Quelles sont les prévisions démographiques ?
Une chose est certaine, les décisions ne pourront être prises « en force » et la situation économique du canton aura un impact déterminant dans l’évolution et l’acceptation des changements à venir.
Frontaliers en quelques chiffres
Le canton de Genève accueille le plus grand nombre de frontaliers. Cela est dû à sa situation géographique aussi bien qu’à son dynamisme économique.
Aujourd’hui le canton compte environ 104.000 travailleurs frontaliers, qui se répartissent entre :
- 64.000 travailleurs étrangers actifs (permis G)
- 40.000 Suisses installés sur France
Ces 104.000 travailleurs représentent environ 36% des actifs du canton.
Ces statistiques ne prennent pas en compte les personnes installés mais non déclarés sur France.
Combien sont-ils ? Difficile de le savoir, certains élus (Divonne dans le pays de Gex, Valeiry en Haute-Savoie) avancent que le nombre de « faux résidents secondaires » atteint 10% de leur population. Quelques milliers de travailleurs actifs sont donc probablement faussement comptabilisés comme résidents sur Genève.
Les prévisions de croissance
L’Observatoire Statistique Transfrontalier estime que la population de l’agglomération Genevoise (au sens large) va dépasser le million d’habitants d’ici à 2018.
A plus long terme, les prévisions indiquent une augmentation de 30 à 40% de la population pour le Grand Genève d’ici à 2040 avec des projections à 1.200.000 habitants.
L’augmentation se fera plus importante sur le Genevois français (39 à 50% de croissance) mais le canton de Genève verrait également sa population croître de 24 à 33%.
La zone du Grand Genève qui enregistrerai la plus forte hausse serait le district de Nyon. Selon un scénario de l’étude, la population pourrait augmenter de 56% d’ici à 2040.
Pour information, jusqu’à aujourd’hui la croissance du nombre de frontaliers est due à 40% par le solde positif des naissances, le reste étant assuré par le flux migratoire (principalement depuis la France et la Suisse).
Voici les prévisions démographiques chiffrées (scénario de croissance maximale) :
Zone | Population actuelle | Prévisions à 2040 | Progression |
---|---|---|---|
Canton de Genève | 464 000 | 618 000 | +33% |
Genevois haut-savoyard | 268 000 | 404 000 | +50% |
Genevois de l'Ain | 99 000 | 152 000 | +53% |
District de Nyon | 87 000 | 136 000 | +56% |
Total | 918 000 | 1 310 000 | +42% |
Le Grand Genève
Voici l’état actuel du projet du Grand Genève, englobant le canton de Genève et le district de Nyon (canton de Vaud), et sur France une partie de l’Ain et de la Haute Savoie.
Perspectives sur le marché immobilier
L’étude décrit comment les nouvelles populations vont se répartir. Selon les chiffres proposés, les régions qui vont accueillir le plus de nouveaux arrivants seront Nyon, et la zone frontalière française.
La répartition entre le canton de Genève, principal bassin d’emploi et les zones de logement va donc continuer à se déséquilibrer en faveur des zones frontalières.
Le marché immobilier frontalier ne risque donc pas de connaître une baisse de sitôt. Mais bien sûr tout restera surtout lié à la croissance des emplois, et aux contraintes budgétaires de la région (taux de change, perspectives économiques en Suisse).
Que va-t-il se passer au niveau des infrastructures françaises ? La zone affiche déjà un déficit en terme médical, éducatif, en terme de transport également. Pour que le Grand Genève se développe harmonieusement il va falloir que les politiques arrivent à s’entendre et à faire adopter leurs projets.
La question de la répartition financière de l’impôt à la source va devenir un problème encore plus sensible et épineux. Gageons que le Grand Genève ne servira pas seulement à exporter la crise du logement hors des frontières du canton !