L’Office de la statistique vient de chiffrer la contribution 2011 des travailleurs frontaliers à la dynamique de l’économie cantonale.
Le nombre de travailleurs frontaliers (permis G) a fortement augmenté en 2011 (+11%) par rapport à 2010 (+4,8%).
C’est une croissance annuelle similaire à celle des frontaliers pour l’ensemble de la Suisse (+11,5%).
Avec 63’373 frontaliers, Genève emploie près du quart des 258’811 frontaliers actifs en Suisse.
Des salariés jeunes
Deux frontaliers sur 3 ont entre 25 et 44 ans, leur age moyen est de 39 ans pour les hommes et 38 ans pour les femmes.
Des salariés mobiles
L’augmentation de 4’250 permis G résulte de 14’188 arrivées et 8’786 départs.
Le plus grand contingent fourni les activités de service commerciaux et de consultants essentiellement engagés par des agences de placement.
Ces activités ont contribué à elles seules pour plus de 5’000 arrivées et 3’000 départs.
Des salariés flexibles
La libre circulation a permis de trouver des salariés formés, flexibles sur les horaires et les contraintes.
Sandra Moro du Temps avait en 2009 identifié qu’en période de crise, les frontaliers pouvaient aussi constituer une variable d’ajustement.
Alors que le taux de chômage genevois atteignait 7%, celui des Pôles emplois de France voisine dépassait 9%.
Alors qu’ils occupaient 20% des emplois à Genève, les frontaliers constituaient 30% des victimes des licenciements collectifs qui on eu lieu au cours du 3ème trimestre de cette année là.
Des mouvements dans les 2 sens
En 2011, 927 étrangers précédemment domiciliés à Genève sont allés s’installer en France voisine, 367 frontaliers ont fait le mouvement inverse.
Un solde de 560 qui correspond à 13 % de l’augmentation du nombre de frontaliers sur l’année.
Les résidents non-déclarés n’étant pas comptabilisés, le chiffre est peut-être plus important.
Après quelques mois à Genève, davantage de nouveaux arrivants vont s’installer en France Voisine sous l’effet de la pénurie de logements sur Genève.
L’ensemble des salaires en baisse
L’Office de la statistique vient aussi de publier son étude sur l’ensemble des salaires 2010.
Elle montre que le salaire médian à Genève (6’775 francs) a reculé par rapport à 2008.
La baisse viendrait de la réduction des montants des bonus versés (-6,4%) dans les services financiers et de la réduction du nombre de bonus versés (-4,8%) pour les employés du commerce de gros (dont fait partie le négoce et les directions des multinationales étrangères).
Les salaires convergent
Dans ce contexte de baisse, le salaire médian des salariés étrangers (frontaliers ou résidents) se rapproche de celui des salariés suisses, la différence n’est plus que de 833 francs.
Notons que l’ensemble des employés étrangers représentent 53,5% des employés du secteur privé à Genève. Moins de la moitié sont frontaliers.
Les employés résidents étrangers se répartissent en permis C (16%), permis B (10%) et les autres dont les permis L (4%).
L’exception n’est pas frontalière
Le salaire des permis résidents de courte durée (L) sont une exception. Ils concernent les activités de négoce et la gestion des multinationales étrangères.
Leur salaire médian a le plus fortement augmenté (+66%) pour atteindre 8’507 francs.
On peut conclure que la part des salariés frontalier (22%) est importante.
Qu’il y a un phénomène tout aussi important, c’est celui des salariés étrangers qui travaillent à Genève (30%), et que les plus grands salaires médians proviennent de cette population.
Par ailleurs, il est intéressant de noter que l’imposition à la source qui s’applique à la population frontalière rapporte plus de 600 Millions de francs au canton.
Ceci correspond à 2/3 des indemnités de l’Etat 2011 aux Hôpitaux Universitaires de Genève (943.8 Millions).
Ce modèle d’imposition est jugé intéressant pour les finances du canton, le conseiller national Jean Paul Gschwind a déposé une motion au conseil fédéral pour une imposition à la source uniforme des frontaliers pour l’ensemble des cantons de la Confédération.