On ne parle plus que de ça, l’euro n’en finit plus de dégringoler face à un franc suisse très fort.
Que ce soit face au dollar ou à la monnaie européenne, la force du franc suisse inquiète les économistes suisses. La Banque Nationale Suisse (la BNS) a publié un communiqué dans lequel elle estime que le franc suisse est « extrêmement surévalué », ce qui constitue une menace pour l’économie helvétique.
L’action s’est jointe aux mots avec une réduction de la marge de fluctuation du libor à 3 mois et une augmentation des liquidités sur le marché monétaire.
Qu’est ce que cela signifie pour le suisse ou le français situé en zone frontalière ?
Une baisse des taux d’intérêts
L’effet ne va pas être immédiat mais les banques vont pouvoir assouplir leurs taux hypothécaires.
Avec un libor actuellement autour de 0,18% la marge n’est pas très importante mais certaines banques suisses ont déjà répercuté des baisses de 0,01 à 0,02% sur les taux fixes pour les courtes durées.
Un pouvoir d’achat qui augmente…
Bien sûr tout frontalier l’a constaté chaque mois, sur le salaire cela fait une sacrée différence. Une fois converti en euros, le salarié a vu en seulement 5 mois son salaire être augmenté de plus de 20%.
Sur un revenu moyen de 4000 francs, cela représente une « augmentation » de plus de 600 euros, qui dit mieux ? Et sur 3 ans, la hausse est encore plus visible, avec +48% !
… pour combien de temps encore ?
Personne ne peut prédire l’évolution du franc suisse dans les semaines et les mois à venir, mais penchons nous sur une spécificité de la Suisse : votre salaire peut être payé en euros !
Si pour l’instant peu d’entreprises semblent avoir franchi le pas, on peu comprendre que certaines branches d’activité, à la fois très touchées par cette hausse du franc suisse et employant beaucoup de travailleurs frontaliers (canton de Genève, de Vaud, du Valais, du Jura, de Neuchâtel…) y réfléchissent actuellement.
Des solutions pour bloquer le taux de change
Plusieurs solutions sont très courues ces jours-ci pour bloquer le taux de change.
Les solutions bancaires
Tout d’abord des produits bancaires permettent de bloquer le taux de change pour votre salaire. Attention cela est bien sûr à « double tranchant » si le franc continue à s’apprécier dans les mois qui viennent.
Pour un coût modique (50 à 100€) il vous est possible de fixer les futurs cours de change de votre rapatriement de salaire vers la France pour une durée pouvant aller jusqu’à 1 an.
Les crédits et l’investissement immobilier
Autre « technique » qui a le vent en poupe : l’investissement immobilier. Si vous achetez aujourd’hui avec un prêt en devise, vous profitez d’un taux de change fixe sur la durée de votre crédit.
Il suffit de regarder les prix de l’immobilier de l’autre coté de la frontière pour s’en assurer, le marché se porte extrêmement bien. Français frontaliers comme suisses n’hésitent pas à investir sur la région frontalière (Haute-Savoie, Ain, Jura et Doubs).
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Pour en savoir plus
- La TSR propose une infographie intéressante sur le cours franc/euro depuis janvier 2006.
- Toujours sur le site de la TSR, un article synthétise en live les réactions et effets de l’annonce de la BNS. Des extraits vidéo sont disponible et permettent de mieux comprendre le mécanisme et ce qu’on peut en espérer.
- Un de nos article sur le mécanisme de blocage du taux de change lors d’un prêt immo
- Les effets pervers de la hausse du franc suisse peut également toucher les frontaliers ayant précédemment contracté un prêt en devise. Attention, tout le monde ne sera pas forcément gagnant !
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