Lors des dernières votations populaires du 17 juin dernier, les 3 projets fédéraux ont été rejetés.
Le canton de Genève qui place le logement en tête de ses préoccupations donne le meilleur résultat au projet.
Le canton de Bâle qui avait mis en pratique l’Epargne logement fait marche arrière.
Au-delà de cet apparent immobilisme, pour se parer face à un avenir difficile, l’ilot de prospérité Suisse va t’il vers un renforcement des exécutifs ?
Rejet de l’épargne logement
C’est la 4ème fois que l’épargne logement est rejetée à la votation.
Alors que le Conseil fédéral travaille à la refonte du 2ème pilier et limite l’utilisation du 2ème pilier pour une acquisition immobilière on pouvait penser que l’initiative Epargne logement allait être bien accueillie.
Dans d’autres pays, l’Epargne logement est un dispositif incitatif efficace qui a contribué au taux plus élevé de propriétaires (58% en France contre 39% en Suisse).
Ses détracteurs ont souligné le manque à gagner fiscal pour les cantons.
On retiendra de cet épisode que l’achat immobilier n’est pas encore considéré comme une épargne forcée qu’il faut préparer par une épargne dédiée.
Cela viendra lorsque des mesures supplémentaires seront prises pour réduire encore la durée d’amortissement de la dette.
Rejet du réseau de soin
L’initiative sur les réseaux de soins a été rejetée. L’augmentation des dépenses santé et des primes va donc continuer.
Pour ceux qui se soignent des 2 côtés de la frontière, rien de bien nouveau.
Il faudra, pour eux, attendre l’initiative française pour le maintien de l’assurance privée pour avoir du nouveau.
A moins que la future initiative sur la caisse unique d’assurance maladie réussisse à faire bouger les lignes des corporatismes (des médecins, des caisses maladies …).
Non à la votation pour tous les traités internationaux
Le peuple a refusé de voter tous les traités internationaux (conventions de double imposition, élargissement de la libre circulation, union douanière, libre-échange agricole).
Il restera sollicité pour l’adhésion à des organisations de sécurité collective ou à des communautés supranationales.
Cette délégation peut être interprétée comme une volonté de renforcement de l’exécutif.
Un alignement local à Bâle campagne
Suite au rejet du projet Epargne Logement, Bâle Campagne va abandonner le dispositif qu’il avait monté localement en 1991.
La déduction fiscale était le double de celle du pilier 3a. Pour préserver les épargnants, le dispositif sera heureusement maintenu pour l’année 2012.
Le changement dans la continuité à Genève ?
Ce même jour, l’élection au Conseil d’Etat de Genève a vu Pierre Maudet conserver le siège du PLR.
Dans sa campagne, il s’est affiché incarner le dynamisme de l’exécutif contre ce qu’il présentait être l’immobilisme parlementaire de sa principale concurrente.
Sa campagne a porté. Il devra adresser les besoins que la Tribune de Genève a collecté auprès de ses lecteurs :
- Le logement, 43,6%
- La sécurité, 33,5%
- L’emploi, 12,5%
- La mobilité, 10,4%
Notons que Genève à donné le meilleur résultat de la Confédération au projet Epargne logement (« seulement » 53% de non).
Cette élection a été présentée comme annonciatrice d’un changement dans l’efficacité du futur Conseil d’Etat.
Pour Pierre Ruetschi de la Tribune de Genève, l’ancien Conseil d’Etat s’est révélé « incapable de se mobiliser et de travailler véritablement ensemble ».
Un renforcement de l’exécutif fédéral ?
Pour François Modoux du Temps, dans ses relations avec Bruxelles, « On voit mal que le Conseil fédéral, hésitant, fasse autre chose qu’improviser, pas à pas ».
Entourée d’une Europe à la peine, la bonne tenue de l’économie Suisse commencerait elle a inquiéter ?
Est-ce l’émergence d’une opinion qui souhaite des exécutifs cantonaux et fédéraux efficaces pour préserver l’îlot de prospérité Suisse ?
Ces exécutifs soudés, dotés d’une vision et de moyens auraient alors à inscrire leur action sur le long terme.