L’article a été mis à jour avec l’annonce des primes 2023
Les primes 2023 viennent d’être publiées ! Les primes maladies augmenteront de +6.6 % pour les résidents et de +6.3 % pour les frontaliers.
Entre la hausse généralisée des prix et l’augmentation du prix de l’énergie en Europe, la hausse des primes d’assurance est un poids supplémentaire qui coule le pouvoir d’achat en Suisse.
Les résidents sont habitués à la hausse continue des primes d’assurances. Loin de diminuer, ces augmentations semblent s’accélérer.
Sommaire :
- Résident suisse. Doit-on s’inquiéter des hausses des primes ?
- Pourquoi les primes augmentent ?
- Comment faire face à la hausse des primes ?
- Frontalier. Concerné par la montée des primes ?
- Garder la main sur sa couverture santé
Résident suisse. Doit-on s’inquiéter des hausses des primes ?
Absolument. Les résidents ont l’obligation de souscrire à l’assurance-maladie de base (LaMal). Toutes personnes qui naît ou arrive en Suisse à 3 mois pour choisir sa caisse d’assurance.
De ce fait, l’augmentation des primes maladies impacte l’ensemble des résidents en Suisse et des frontaliers.
Pourquoi les primes augmentent ?
De nombreux facteurs peuvent expliquer la hausse des primes. Parmi ceux-ci :
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Un changement de tranche d’âge de l’assuré.
Le coût de vos primes dépend de votre âge. Si vous venez de fêter votre 18ème anniversaire, vous passez dans la tranche des jeunes adultes. Dès 26 ans, vous entrez dans un nouveau segment. Ces transitions s’accompagnent d’une forte hausse des primes. Passé 26 ans, votre âge n’aura plus d’influence sur le coût des primes de l’assurance de base LAMal. Au-dessus de 26 ans, ce sont vos assurances complémentaires qui sont encore impactées par votre âge.
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Hausse des tarifs appliqués par les caisses.
Les caisses calculent les primes en fonction de l’année passée. Si leurs coûts ont été plus grands que les primes encaissées, elles augmentent les primes pour l’année suivante.
De nombreux facteurs peuvent expliquer l’augmentation des coûts. D’une part, il y a le recours de plus en plus développé à la technologie. Si la télé-consultation, la micro-chirurgie permettent de réduire les coûts, ce n’est pas le cas de la majeure partie des soins toujours plus sophistiqués. Les technologies médicales de pointe sont coûteuses. D’autre part, les patients peuvent pousser à la consommation d’analyses, check-ups, IRM, les médecins libéraux ne limitent pas toujours ces demandes.
De plus, 2022 a été une année particulière. De nombreuses opérations avaient été reportées lors des pics de pandémie. L’accalmie de 2022 sur le front du Covid a entraîné une augmentation importante du nombre d’opérations. Elles s’étaient accumulées en attente pendant les deux précédentes années.
L’association des médecins note également une augmentation des consultations psychiatriques chez les jeunes adultes, due au stress de la pandémie et des confinements.
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Les caisses maladies doivent refaire leurs réserves.
Pour faire face aux risques futurs, les caisses maladies disposent de réserves. Celles-ci atteignent 12 milliards de francs, soit 200% du taux minimum imposé par la Confédération.
Ces réserves font débat et les avis sont partagés. Pour Pierre-Yves Maillard, Président de l’Union syndicale suisse, ces réserves sont obligatoires mais ne devraient pas atteindre de tels montants. Pour lui, cet argent doit être donné directement à la population et c’est au Parlement de trouver des solutions.
D’autres, comme le regroupement d’assureurs SantéSuisse, mettent en garde contre les effets pervers d’une intervention de l’État dans la gestion des réserves. L’analyste Felix Schneuwly abonde en ce sens. Il explique que la stratégie des caisses est de placer leurs réserves sur les marchés de capitaux, pour que les rendements permettent d’atténuer les chocs sans diminuer les réserves. En cédant à la pression de l’OFSP, les caisses se sont-elles tirées une balle dans le pied ?
Le débat Suisse autour du système de santé ne fait que commencer. Les visions interventionnistes et libérales restent braquées face à face. Une chose est certaine, la machine demande des réformes. Les Suisses et les résidents ne pourront pas continuer à encaisser de pareils chocs.
La mise en place du TARDOC, des règles appropriées aux génériques, des incitations pour les opérations ambulatoires et la généralisation de la télémédecine sont quelques-unes des solutions prometteuses pour l’avenir de la LAMal.
Comment faire face à la hausse des primes ?
Le Conseil fédéral, les députés parlementaires et les Cantons se disputent les meilleures solutions pour régler ce problème majeur en Suisse.
Que peut-on faire à titre individuel ? Comment atténuer le choc lorsque l’on est résident suisse ou frontalier ?
1. Comparer et changer
Lorsque le coût des primes est annoncé fin septembre, commencez par vous renseigner sur la hausse exacte de votre caisse-maladie. En effet, le chiffre communiqué sera une moyenne et les différences de primes entre caisses peuvent rester assez importantes. Pour comparer les primes 2023 entre plusieurs caisses d’assurance, utilisez le comparateur de notre partenaire Helvicare.
N’oubliez pas que pour changer d’assurance, vous devez souscrire à la nouvelle avant le 31 décembre, et résilier l’ancienne avant fin novembre.
2. Vérifier et ajuster
Suivant le niveau de soin souhaité, la franchise choisie, le modèle alternatif sélectionné, le prix peut varier considérablement. Faites aussi attention à ne pas faire grimper votre prime avec des services obsolètes. Par exemple, comme tous les salariés possèdent de fait une assurance-accident. Si vous avez retrouvé un travail après une période de chômage, vérifiez que vous ne la payez pas en double (vous avez pu oublié d’en informer votre assurance-maladie).
3. Anticiper…
À l’arrivée des premiers soins, la souscription des assurances complémentaires n’est plus possible. Gardez à l’esprit que les assurances complémentaires sont optionnelles et que les caisses maladies peuvent vous refuser.
Agissez en amont. Pour quelques francs supplémentaires, les complémentaires peuvent vous permettre d’optimiser votre couverture santé.
Pour obtenir des éclaircissements sur votre cas personnel, n’hésitez pas à demander un devis personnalisé gratuit.
Frontalier. Concerné par la montée des primes ?
En 2023, les primes des frontaliers suivront l’évolution des primes résidentes. +6.6 % d’augmentation pour les primes résidentes et +6.3 % d’augmentation pour les primes frontaliers. Dès l’établissement de leur contrat de travail, les frontaliers ont 3 mois pour choisir leur régime d’assurance-maladie. Entre la CMU française et la LAMal suisse, beaucoup souscrivent au modèle helvétique.
Pour ces derniers, les risques d’une augmentation générale des prix de l’assurance-maladie sont faibles mais pas inexistants. En effet, la population frontalière travaille. Elle est donc assez jeune. Quand elle est assurée en LAMal Suisse, elle va principalement se faire soigner en France où les prestations de soins sont moins onéreuses qu’en Suisse.
Toutes ces raisons expliquent que la meilleure prime LAMal frontaliers baisse presque tous les ans. Cependant, cela pourrait bientôt toucher à son terme car un projet de compensation du risque pour les assurances frontaliers est en cours d’étude… horizon 2024, 2025 ?
Garder la main sur sa couverture santé
Que ce soit pour les citoyens suisses, les résidents ou les frontaliers, les primes maladies augmenteront en 2023. À terme, des solutions politiques doivent être trouvées.
En attendant, de bonnes pratiques individuelles peuvent vous aider à adoucir les hausses. Comparer les primes, ne pas hésiter à changer de caisse, ajuster son offre, explorer les modèles alternatifs…
Les coûts de la santé ne cessent d’augmenter. Dans cette situation, ce n’est qu’en utilisant les bons outils et en cherchant l’offre la plus adaptée à votre situation, que vous pourrez garder la main sur votre assurance santé.
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