Légère hausse du nombre de frontaliers en 2014

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Les travailleurs frontaliers continuent leur progression parmi les actifs occupés en Suisse, malgré un léger ralentissement en 2014.

L’application de l’initiative contre l’immigration de masse et la remise en place des quotas viendront-elles stopper cette augmentation?

En tout cas, les disparités socioprofessionnelles et cantonales ne vont pas simplifier les débats en cette période électorale.

30% de frontaliers supplémentaires en 5 ans

Publiés le 24 mars 2015 par l’office fédéral de la statistique, les chiffres concernant le nombre de frontaliers montrent une légère hausse en 2014, de l’ordre de 3,1 %, soit environ 8’600 personnes de plus.
Pourtant, cette croissance laisse apparaître de fortes disparités entre les cantons et les catégories socioprofessionnelles.

Fin 2014, 287’100 frontaliers de nationalité étrangère viennent travailler en Suisse. Parmi ceux-ci, 64,2 % sont des hommes contre 35,8 % de femmes.

En cinq ans, le nombre de travailleurs frontaliers a augmenté de près de 30 %, pourtant l’année 2014 enregistre la plus faible croissance annuelle durant cette même période.

Trois grandes régions suisses concentrent l’essentiel de la main-d’œuvre frontalière.
En tête, la région lémanique accueille un tiers des travailleurs étrangers (34,8 %), suivie par la région Nord-Ouest (23,4 %), et en particulier Bâle, et enfin le Tessin (21,5 %) qui enregistre la plus forte progression de son nombre de frontaliers, parmi les actifs occupés, au cours des cinq dernières années.

D’importantes disparités socioprofessionnelles …

Selon l’étude publiée par l’OFS, plus de 62 % des frontaliers travaillent dans les services, 37,4 % dans l’industrie et moins de 1 % dans l’agriculture. Depuis 2009, la part de la main-d’œuvre étrangère dans les secteurs industriels a toutefois régressé au profit du secteur tertiaire.

Sur l’ensemble de la Suisse, les frontaliers semblent très fortement représentés dans les professions dites « élémentaires », avec un taux de 18,3 % contre 3,8 % pour le reste de la population active.
Dans les secteurs scientifiques et les professions intellectuelles, leur nombre atteint tout juste les 12 % contre 25 % pour les Suisses.

Les plus fortes progressions sont enregistrées dans les catégories « employés administratifs » (+72,6 % en 5 ans), les professions « élémentaires » (+45 %) et les directeurs, cadres et gérants (+37 %).

Enfin, dernier élément révélé par la publication de l’OFS, plus de la moitié des travailleurs frontaliers sont issus de France (52,4 %) alors que l’Allemagne et l’Italie ne fournissent respectivement que 20,4 % et 23,7 % de la main-d’œuvre étrangère.

Bien sûr, ces chiffres pourraient fortement varier en 2015 si l’application de la votation du 9 février concernant l’immigration de masse et la réintroduction des quotas devenaient effectivement rapidement.

Les Français  sont les plus représentés parmi la main-d'oeuvre frontalière.
Les Français sont les plus représentés parmi la main-d’oeuvre frontalière.

… et des disparités cantonales

Alors que selon l’OFS pour l’ensemble de la Suisse, la population frontalière est fortement représentée dans les professions dites « élémentaires », pour l’Observatoire de l’Emploi, à Genève, les professions qui nécessitent une formation tertiaire représentent plus de 60% des nouveaux migrants.

Les différences entre les cantons et entre les niveaux de détail des données statistiques ne vont pas simplifier les débats de cette période électorale. On peut juger que des situations cantonales différentes méritent des solutions spécifiquement cantonales. Mais pour des sujets qui déchaînent les passions, des mesures fédérales peuvent contribuer à la sérénité et la clairvoyance. Nous y verrons bientôt plus clair.

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