La statistique mise à jour sur les salaires suisses vient de sortir et elle place le salaire médiant en Suisse à 5’979 francs (soit environ 4.650 €).
Cela signifie qu’un salarié suisse sur 2 gagne plus que ce chiffre, et que l’autre moitié des salariés gagne moins.
Un indicateur intéressant, mais à analyser au regard du coût de la vie, une précaution qui n’a pas été prise par certains medias sur France, qui annoncent sans autres que le salaire médian suisse est trois fois plus élevé que ce même indicateur sur France.
Sur un blog à destination des frontaliers et futurs frontaliers, il peut sembler important de rappeler quelques éléments à prendre en compte.
Disparités dans les salaires
Comme tout indicateur, le salaire médian ne dit pas tout sur les revenus des salariés suisses. L’observatoire de la statistique précise ainsi qu’il existe de grandes disparités.
En premier lieu ces disparités apparaissent selon les branches économiques avec des salaires médians très variables entre par exemple :
- La banque et la finance : 9’357.-
- L’administration publique : 8’743.-
- La recherche et développement : 8’498.-
- Le commerce de détail : 4’605.-
- L’hôtellerie-restauration : 4’106.-
- Les services personnels : 3’698.-
Cette disparité s’accentue encore si l’on compare les salaires pour les hauts niveaux de qualification avec par exemple un salaire médian à 9’750.- dans la santé alors qu’il atteint 22’000.- dans l’industrie du tabac !
L’écart entre les salaires femmes-hommes se réduit mais reste important (il passe de 19,3% à 18,4%). Il est d’autant plus visible si on compare les revenus à profil équivalent puisque pour les profils de cadres les femmes touchent 29,1% de moins que leurs homologues masculins.
Enfin, un dernier axe de disparité pointé par l’étude apparaît entre la main d’oeuvre suisse et l’étrangère, les détenteur d’un permis gagnent plus que les salariés suisses en place sur des postes équivalents.
Bas salaires et seuil de pauvreté sur Suisse
Un chapitre de l’étude se concentre sur les bas salaires. Si le pourcentage de bas salaires (inférieurs à 4’000.- bruts par mois pour un temps plein) continue de baisser, là aussi les disparités sont grandes :
- 1,2% de « bas salaires » dans les télécommunications
- 2,9% dans l’industrie chimique
- 43,9% dans l’hôtellerie-restauration
- 58% dans les services personnels
Il est important également de noter que ces postes sont occupés à 65% par du personnel féminin.
Pour replacer ces chiffres dans le contexte de la vie sur Suisse, il faut prendre en compte que le seuil de pauvreté se situe à 2’200.- de revenu net pour une personne seule, 4’600.- pour une famille avec deux enfants.
Le coût de la vie en Suisse
Quelques éléments pour les personnes qui n’ont jamais vécu sur Suisse (ou en région frontalière) pour le calcul du coût de la vie :
- Selon votre canton d’installation, pour une famille, il faut compter entre 1’800 et 3’000 francs de loyer mensuel
- Le coût de l’assurance maladie est d’environ 500.- par mois
- Les chiffres de l’étude sont des salaires bruts sachez que les cotisations sociales s’élèvent en moyenne à 800.- par mois…
- … et que les impôts s’élèvent en moyenne à 12% des revenus
Le coût global de la vie en Suisse est un des plus élevé au monde dans presque tous les domaines : logement, énergie, habillement, santé, alimentation… Les chiffres de cette étude sont donc à mettre en perspective avec la « réalité du terrain » sur Suisse.
D’autant plus qu’en ce moment le taux de change est particulièrement favorable et que la transposition en euro n’a pas vraiment de valeur !
Pour lire l’étude de l’Office fédéral de la statistique (format PDF).