Mise à jour du 20 octobre 2021 :
En Suisse, le chômage continue de baisser !
La reprise économique arrive, et avec elle … l’embauche.
Depuis la publication de cet article début 2021, le taux chômage n’a cessé de reculer en Suisse. Après un pic à 3,7% en janvier 2021, il chute à à 2,6% en août 2021.
L’évolution est visible mois après mois. D’après les données du Secrétariat d’Etat à l’Economie (SECO), 6’061 personnes de moins étaient inscrites au chômage en août 2021 par rapport à septembre. Fin septembre 2021, on comptabilise 120’294 inscrits.
Différences cantonales
Les variations cantonales sont toujours fortes. Le taux de sans emploi reste le plus élevé à Genève (4,8%) et dans le Jura (4,6%). A l’inverse, le taux le plus bas de Suisse est à Appenzell Rhodes-Intérieures (0,5%).
Nette amélioration chez les jeunes et les seniors
Au niveau national, les chiffres du chômage des jeunes et des seniors, durement touchés par la crise, s’améliorent. La diminution la plus marquée concerne les jeunes de moins de 25 ans, avec une baisse de 9% entre août et septembre 2021. Cette diminution est à nuancer en prenant en compte les variations saisonnières (fin de la période estivale). Chez les plus de 50 ans, la baisse est de 3,9%.
Les prévisions sont plutôt encourageantes. Au quatrième trimestre (octobre, novembre et décembre 2021), la prévision d’augmentation des recrutements est de 8%. Cette annonce reste à prendre avec précaution.
Pour détailler les caractéristiques du chômage suisse et les différences cantonales, consulter notre article « Chômage Suisse et Frontalier : évolutions, retour à l’emploi ».
Le niveau de chômage en Suisse prend une place de plus en plus importante dans l’actualité.
Quelles populations y sont davantage confrontées ?
Quelles différences cantonales ?
Sommaire :
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- L’actualité du chômage Suisse
- Suisse : le chômage en forte hausse en 2020
- Les jeunes particulièrement touchés
- Les seniors encore confrontés à la perte d’emploi
- Chômage : définitions
- Chômeurs inscrits et demandeurs d’emploi
- Variations cantonales
- Villes, régions frontalières et chômage
- Limites des comparaisons cantonales
- Notre dossier : Chômage Suisse
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L’actualité du chômage Suisse
Le 24 janvier 2021, le téléjournal de la RTS accumule les informations inquiétantes pour les travailleurs en Suisse. Le chômage longue durée aurait augmenté de 118%. Les missions d’outplacement auraient augmenté de +30%. Ces missions sont mandatées par de grandes entreprises pour faciliter le retour à l’emploi du personnel qu’elles licencient.
Le téléjournal cite le cas d’un cadre genevois qui a vu ses prétentions de salaire passer de 180’000 francs à 90’000 francs. Selon le cabinet d’outplacement qui s’occupe de lui, il postule à des postes qui attiraient 200 candidats. Ce même type de poste attirerait maintenant 400 candidats, dont la majeure partie provient des pays européens. La concurrence est rude. La difficulté du retour à l’emploi augmente. Détaillons ici la situation et commençons à tracer des stratégies personnelles gagnantes.
Suisse : le chômage en forte hausse en 2020
Fin décembre 2020, 163’545 personnes étaient inscrites au chômage auprès des Offices Régionaux de Placement (ORP) selon le Secrétariat d’Etat à l’économie (SECO). Cela représente 10’275 personnes de plus en un mois.
Par rapport à décembre 2019, on comptabilise 46’268 personnes inscrites supplémentaires, soit une augmentation de 39,5%.
Cette croissance est expliquée par la crise sanitaire du Covid débutée en mars 2020. Des licenciements ont suivi les semaines de fermetures et la réduction des activités des entreprises.
Lorsque l’on exprime cette hausse selon la part des personnes sans emploi par rapport à la population active, le taux de chômage national passe de 3,3% à 3,5%. Comparé aux pays voisins de la Suisse, ce taux de chômage nominal est faible. Aussi, il n’est pas certain que l’ensemble des observateurs aient perçu que ces augmentations présagent une période difficile pour le marché de l’emploi suisse.
Les jeunes particulièrement touchés
17’694 “jeunes” de 15 à 24 ans étaient sans activité professionnelle en décembre 2020, soit une augmentation de 2,1% en un mois et de 42,8% en une année. Cette évolution est considérable. Au delà des désagréments conjoncturels (perte d’un job étudiant, vie sociale fortement réduite etc.), les jeunes sont une catégorie de la population qui paie le prix fort des restrictions adoptées afin de lutter contre le coronavirus. L’absence d’activité économique retarde l’embauche des jeunes diplômés arrivés sur le marché du travail en juillet 2020. Ils vont bientôt se retrouver en concurrence avec les nouveaux diplômés de juillet 2021.
Ce n’est pas la meilleure manière de débuter sa carrière professionnelle. D’une part, on sait que les orientations futures se prennent pendant les toutes premières années d’activité, plus tôt l’expérience arrive, plus tôt le parcours professionnel se dessine et se sécurise. D’autre part, le budget des étudiants et celui de leurs parents avait prévu l’arrivée de leur premier salaire … qui n’a pas été au rendez vous.
Les seniors encore confrontés à la perte d’emploi
Les “seniors” demeurent fortement confrontés au chômage. Pour ces derniers, il est plus difficile de retrouver un emploi après un départ ou un licenciement. La durée du chômage s’allonge, le nombre de sans emploi chez les 50-54 ans est aussi en augmentation. Avec 45’530 personnes concernés en décembre 2020, l’accroissement du taux de chômage au sein de cette catégorie est de 7,7% en un mois et 37,4% en une année. Ces augmentations sont inquiétantes.
Chômage : définitions
Le SECO fait état du nombre de chômeurs inscrits auprès d’un ORP (Organisme Régional de Placement) chaque 30 du mois. Il s’agit des personnes qui recherchent activement un emploi. Le fait de recevoir ou non des prestations de l’assurance-chômage n’est pas déterminant dans le calcul.
En plus des chômeurs inscrits, sont également répertoriés les demandeurs d’emploi qui sont en activité au moment de la demande. Les demandeurs d’emploi non-chômeurs sont par exemple les personnes qui effectuent leur service militaire, les personnes malades, ou encore celles dont les rapports de travail ont été résiliés et celles qui recherchent un travail tout en étant employées.
A la différence du SECO, le BIT (l’agence des Nations Unies Bureau International du Travail) et l’Office fédéral de la statistique (OFS) prennent en compte les chômeurs non inscrits dans leurs statistiques. Le BIT prend aussi en compte l’ensemble de la population résidente.
Chômeurs inscrits et demandeurs d’emploi
Au total, 260’318 personnes étaient “demandeur d’emploi” en décembre 2020. Cela équivaut à une augmentation de 34,9% en une année
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- Source :
Rapport du Secrétariat d’Etat à l’économie (SECO) de décembre 2020.
Sans surprise, le nombre de demandeurs d’emploi est toujours supérieur au nombre de chômeurs dans la mesure où il regroupe, en plus des chômeurs, les personnes à la recherche d’un travail et qui exercent une activité ou bien qui sont dans un autre type de situation.
Variations cantonales
On note une importante disparité en matière de chômage selon les cantons. Quand le Jura connaît le plus haut taux de chômage avec 5,1%, celui-ci est à moins de 1% en Appenzell Rhodes-Intérieures.
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- Source :
Rapport du Secrétariat d’Etat à l’économie (SECO) de décembre 2020.
Ce graphique dévoile également un taux de chômage plus élevé dans les cantons latins par rapport au reste de la Suisse. Ce n’est pas un phénomène nouveau.
Villes, régions frontalières et chômage
Les cantons qui attirent de nombreux frontaliers comme celui de Genève (avec 80’000 personnes qui viennent y travailler tous les jours) voient leur taux de chômage augmenter en ces temps de crise.
A la fin du mois d’avril 2020, la hausse du chômage chez les frontaliers qui viennent travailler en Suisse frôlait les 24%. A titre de comparaison, on enregistre 13 à 14% de hausse du chômage chez les actifs non frontaliers de Haute-Savoie en France. L’hôtellerie-restauration est sans doute le secteur le plus impacté par la crise Covid. Dès mars 2020, 18% des frontaliers qui travaillent dans ce domaine se sont retrouvés au chômage.
Limites des comparaisons cantonales
Utiliser le canton comme base géographique pour comparer des taux de chômage sur le territoire peut être pertinent dans un Etat fédéral comme la Suisse. En effet, les cantons sont des entités politiques autonomes. Les autorités cantonales disposent d’une importante marge de manœuvre en matière de politiques économiques et sociales.
Cependant, comparer des cantons entre eux reste un exercice délicat. Les cantons ont des réalités économiques très différentes. Des cantons sont davantage urbains (ou ruraux), les densités de population y sont différentes. Par exemple, tandis que le canton de Bâle Ville est plutôt un territoire urbain à forte densité de population, le canton des Grisons est un grand territoire rural à très faible densité de population. Nous verrons aussi par la suite que le fait d’être un canton frontalier peut aussi avoir des conséquences spécifiques sur le taux de chômage.
On retrouve également cette hétérogénéité des caractéristiques géographiques, démographiques, économiques et sociales à l’intérieur même d’un canton. Les taux de chômage peuvent fortement varier d’une commune à l’autre.
Dès lors, comment expliquer les différences régionales en matière de taux de chômage ? Pourquoi le chômage est-il plus élevé dans les cantons frontaliers ?
Nous faisons le point dans la deuxième partie de notre article « Chômage Suisse et Frontalier : évolutions, retour à l’emploi ».
Notre dossier: Chômage Suisse
https://welcome-suisse.ch/2021/01/chomage-suisse-et-frontalier-evolutions-retour-a-lemploi-17424.html
Prochaines épreuves des frontaliers : chômage, impôts, écoles
https://welcome-suisse.ch/2014/04/principe-licenciement-suisse-7606.html
Bonjour, nous avons mis à jour notre article "Chômage Suisse et Frontalier : les chiffres (1/2).
Depuis la publication de cet article début 2021, le taux chômage n’a cessé de reculer en Suisse. Après un pic à 3,7% en janvier 2021, il chute à à 2,6% en août 2021.
Bonne lecture !