Le nombre de travailleurs frontaliers (permis G) poursuit sa progression au deuxième trimestre 2016 d’après la STAF (Statistiques des Frontaliers) pour s’établir à 308 175 à fin juin 2016, soit +3.3% de nouveaux travailleurs par rapport à fin juin 2015. Les frontaliers français suivent la même tendance.
En une année, la Suisse a accueilli environ 10 000 travailleurs supplémentaires dont 6 500 français, qui représentent désormais 55% des détenteurs de permis G.
En première approche, l’économie suisse continue à recruter de nouveaux travailleurs étrangers malgré la votation de février 2014 sur l’immigration en masse et la force du franc suisse qui pénalise certains secteurs, dans l’industrie notamment.
Un autre graphique intéressant montre l’évolution en pourcentage, d’une année sur l’autre, du nombre de travailleurs frontaliers (exemple : de fin juin 2015 à fin juin 2016) Il permet de comprendre la dynamique du marché de l’emploi.
Depuis 2003, on se situe en territoires positifs. La crise qui s’est installée en 2007 s’est traduite par une décélération du nombre de nouveaux travailleurs frontaliers après les années fastes 2006 et 2007. Bien que moins marqué, le schéma est un peu le même pour la période actuelle : le nombre de travailleurs frontaliers décélère quelque peu après deux années, 2011 et 2012, qui ont connu des pics de l’ordre de 7%.
Une évolution contrastée par cantons…
Certains cantons suisses connaissent une contraction du nombre de permis G : le Tessin qui concentre un quart des effectifs frontaliers du pays connaît son quatrième recul trimestriel.
D’autres cantons s’en sortent mieux, dans l’Ouest notamment (Vaud, Valais, Neuchâtel, Genève et Jura) : ce sont ceux dont la majorité de l’effectif frontalier est composée de français. Si on se concentre sur les cantons de Genève et Vaud, respectivement 83 000 et 28 000 permis G, la progression annuelle dépasse toujours les 5%, bien supérieure à la moyenne nationale.
En particulier, près de 60% des nouveaux arrivants (10 000 entre juin 2015 et juin 2016 pour l’ensemble de la Suisse) l’ont été dans les cantons de Genève (4300) et Vaud (1400) La zone lémanique confirme son dynamisme et son attractivité pour le travailleur frontalier, français la plupart du temps.
… et par secteurs
65% des frontaliers travaillent dans les services (secteur tertiaire) et 34% dans l’Industrie (secteur secondaire) Le secteur primaire (agriculture), bien qu’indispensable, représente quelques milliers d’effectif à l’échelle du pays. Un simple chiffre permet de comprendre la différence de dynamique au sein des bassins d’emploi dans lesquels officient les travailleurs français et ceux du reste du pays : les permis G des cantons de Vaud et Genève travaillent aux trois quarts dans le tertiaire !
Or, depuis 2004, le secteur des services surpasse en croissance des effectifs frontaliers le secteur industriel, en moyenne de 3% par an. Ainsi, il y a 12 ans, l’Industrie employait 45% des frontaliers contre 34% aujourd’hui !
D’après l’OFS, le canton de Vaud a par exemple vu ses effectifs baisser dans le secteur secondaire de 46% à 32% sur cette période, amplifiant la tendance nationale. Genève est un cas un peu à part : le canton a toujours été fortement tertiarisé passant de 72 à 79% sur la période.
Il n’est donc pas surprenant que les profils recherchés par les employeurs évoluent. Le cas échéant, il faut savoir adapter ses compétences pour accompagner ce changement d’époque.
Sur notre secteur, longtemps le nombre de frontaliers français régressait tandis que le nombre d’allemands s’envolait.
Depuis quelques mois, la tendance s’est curieusement inversée et je me demandais bien pourquoi.
Il semblerait que ce soient les difficultés de l’industrie suisse qui provoquent celà : les entreprises sont de plus en plus tentées par des salaires à la limite du minimum, voire carrément au minimum, et ces salaires, seuls les Français les acceptent.
c’est pas lié a ceux qui ont changé deux fois de permis pour echapper a la CMU et qui au lieu de renouveler a expiration le permis G l’ont renouvelé maintenant, donc plus tôt ?
On constate qu’il y a toujours eu une hausse du nombre de frontaliers.
Si les statistiques sont basées sur le nombre de permis en circulation et si certains permis G sont passés en B en 2015 puis revenus en 2016 ça n’a pas pour autant un impact trop visible (pas de forte baisse avant le « switch CMU » et de forte hausse après le « switch CMU »)
Evolution en pourcentage d’une année sur l’autre du nombre de travailleurs frontalier
Bon, a priori l’immobilier dans le pourtour Lémanique n’est pas près de dégonfler, même si actuellement on construit plus vite que les gens arrivent…