Alors que le gouvernement tente par différents moyens de diminuer le trafic routier dans les villes et en périphérie au profit de moyens de locomotions plus doux, les initiatives locales publiques et privées se multiplient pour encourager covoiturage, vélo et autres déplacements écologiques.
Dans le bassin lémanique, il est difficile d’aborder le sujet des déplacements sans intégrer le trafic pendulaire, source de maintes difficultés de circulation à certaines heures de la journée.
Des deux côtés de la frontière, les études menées par le canton de Genève et certaines communes françaises ont permis de constater que sur 100 frontaliers, 80 sont seuls à bord de leur véhicule.
La pratique du covoiturage reste donc dans le Grand Genève plutôt marginale, ne concernant qu’environ 20 % des trajets, bien qu’elle soit supérieure à la moyenne nationale française de l’ordre de 4.6 % sur l’ensemble des trajets professionnels.
Faciliter le covoiturage
Certaines communes, à l’image d’Archamps, multiplient les actions pour rendre le covoiturage attractif. Dernièrement, la commune a lancé l’opération « Rezopouce« , un service spontané de covoiturage pour les petits déplacements. Automobilistes et passagers s’inscrivent à la mairie d’Archamps et peuvent ensuite se présenter à l’un des sept points de ramassage de la ville.
Plusieurs sites internet dédiés au covoiturage dans le bassin lémanique ont également vu le jour pour faciliter la mise en relation des automobilistes, à l’instar de Covoiturage en Haute-Savoie ou de Covoiturage Léman, lancé fin 2015 par les Départements de la Haute-Savoie et de l’Ain, les cantons de Vaud et de Genève, Chablais Région (Canton du Valais) et le Groupement Local de Coopération Transfrontalière Transports Publics.
De son côté, le site de covoiturage de la SNCF, IDVroom, s’est associé à APRR pour imaginer une offre spécifique au bassin lémanique avec un badge de télépéage réservé uniquement au covoiturage. Utilisable sur tous les réseaux d’autoroutes APRR, Sanef et AREA, l’offre permet d’économiser jusqu’à 40 € sur les frais de dossiers et l’achat du badge et d’obtenir des tarifs préférentiels sur les trajets quotidiens.
Les communes incitent également les employeurs à encourager le covoiturage par des actions simples, comme la diminution du nombre de places de stationnement réservées aux salariés, la mise en place au sein de l’entreprise d’un moyen d’échanger sur les destinations des travailleurs ou l’organisation de solutions de secours en cas d’imprévu.
Le vélo, un moyen de déplacement séduisant
Si les actions en faveur du covoiturage sont nombreuses, elles sont moindres par rapport aux solutions offertes aux cyclistes. Collectivités locales et employeurs ont désormais à leur disposition toute une gamme de mesures incitatives.
Ainsi, de plus en plus de communes, quand ce ne sont pas les entreprises, proposent des primes à l’achat d’un vélo pouvant aller de 250 € à 1’000,00 francs comme c’est le cas à Lausanne. En outre, la mise en place d’une indemnité kilométrique de 0,25 centime d’euro par kilomètre en France encourage les salariés à se déplacer à bicyclette. Certaines sociétés organisent même des challenges interentreprises où il est question de parcourir un maximum de kilomètres sur une durée déterminée, avec à la clef une récompense pouvant atteindre 200 euros.
Pour les salariés dont l’employeur ne pratique pas (encore) l’indemnité kilométrique, il est également possible depuis 2016 de déduire les kilomètres parcourus durant l’année dans sa déclaration d’impôts en tant que frais professionnels.
De plus en plus d’entreprises investissent également dans des équipements pour leurs salariés cyclistes. Les abris pour vélo se multiplient aux abords des lieux de travail, et certaines sociétés vont jusqu’à installer des douches et des vestiaires, comme c’est le cas à Grenoble. Pour l’instant, les principaux obstacles à la généralisation des douches en entreprises sont la nécessité de trouver l’espace et les aménagements à réaliser. Cependant, le concept Bike Hut lancé par la start-up Nielsen pourrait changer la donne rapidement. La firme transforme d’anciens containers maritimes en abris pour vélos avec douches et vestiaires incorporés. Présenté début juin à Vélocity, le concept a déjà séduit plusieurs communes et entreprises.
Autre initiative prisée par les salariés, les ateliers de réparation de cycles. Lancée par Motorola à Toulouse, l’idée séduit de plus en plus de dirigeants. Plusieurs fois par an, un technicien vient entretenir gratuitement les vélos des employés ou la société met à disposition des cyclistes des outils de réparation en cas d’avarie.
Plus marginales, la mise à disposition d’une flotte de vélos réservés aux salariés ou l’organisation de lignes de bus cyclistes demandent d’importants efforts en termes de temps et d’investissement.
Quoi qu’il en soit, les moyens de locomotions doux ont désormais le vent en poupe et se font petit à petit une place dans le paysage des transports du bassin lémanique.
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