En ce début d’année 2014, le frontalier peut se sentir piégé, la tête sous l’eau, en difficulté dans les virages. Ce n’est pas qu’une impression !
Mais il ne faudrait pas oublier qu’en 2014, il y a aussi du positif.
La Suisse a aussi des difficultés, elle les traite.
L’espoir du frontalier c’est peut être de s’appuyer sur les valeurs Suisses que la Confédération active pour réagir.
Deux gros changements pour 2014
Assurance santé
C’est le « gros dossier » de l’année, la modification de la politique concernant le libre choix d’assurance maladie, doit entrer en vigueur au 1er juin 2014.
Rarement une réforme aura autant mobilisé les frontaliers contre elle.
Que ce soit les frontaliers eux-mêmes, les associations et groupements qui les représentent, les assureurs, ou les politiques de la région, tous se sont levés pour tenter de trouver une issue cohérente à ce problème.
Toutes les pistes ont été envisagées : maintien du libre choix, réouverture du droit d’option, blocage juridique de la réforme, fuite auprès d’assurances européennes… Tous les combats ont été menés : amendements, lettres ouvertes, réunions politiques, opérations de protestation (blocage des frontières, opérations « escargot »). La mobilisation continue !
Cela n’a pas encore été malheureusement suffisant pour inverser la tendance. Mais après la décision, il reste l’application, et nous émettons encore beaucoup de réserves quant à la capacité des services administratifs français d’absorber cette réforme.
Nouveaux barèmes d’imposition à la source
Pour les frontaliers imposés à la source, au 1er janvier 2014 de nouveaux barèmes sont applicables.
L’information est parue relativement tard (dernier trimestre 2013) et a été quelque peu occultée par le combat pour le maintient du libre choix d’assurance.
Pourtant les impacts sont importants, avec une hausse globale généralisée pour les couples frontaliers et les personnes qui élèvent seules leurs enfants.
Cette modification du barème vient corriger un statut appliqué incorrectement auparavant, et elle a été plutôt bien perçue.
Néanmoins, lancée dans l’urgence, elle a suscité beaucoup de frayeurs et d’interrogations.
Sur ce point, l’administration fiscale cantonale de Genève a beaucoup communiqué et de nombreux points ont été corrigés, notamment grâce aux très nombreux retours de frontaliers ici même, vers leurs employeurs, ou vers les associations qui les représentent.
Dans d’autres cantons, la situation reste peu claire, nous espérons que cette réforme, prévue pour être une uniformisation fédérale, permettra également d’étendre les pratiques genevoises à d’autres cantons !
Les prévisions pour 2014
La Suisse : un modèle économique solide et des perspectives
Vous n’avez pas pu y échapper si vous suivez de prés l’actualité suisse, cette année d’une manière généralisée les bons vœux s’étendent à la sphère économique et à celle du travail !
Perspectives de croissance, maintien du secteur industriel, adaptation du secteur financier, hausse des exportations, stabilisation du chômage et hausse du PIB… l’économie Suisse va rester solide en 2014.
Mais autour de la Suisse, des « partenaires » avancent leurs pions, encerclent la Confédération, attaquent des places fortes de l’économie Suisse (gestion de fortune), renégocient durement des accords bilatéraux existants (accord sur l’électricité) ou même clament refuser maintenant la voie bilatérale.
Franc fort, taux bas
Cette croissance annoncée ne devrait pas faire baisser le franc face à l’euro, les spécialistes tablent sur un maintien dans une fourchette de 1,21 à 1,26 CHF pour 1 EUR.
Selon un analyste de la BCV, les taux devraient rester bas -même si l’embellie se confirme- tant que la BNS conservera sa politique monétaire.
Des échéances politiques concernant les travailleurs étrangers
Dès le 9 février le vote de l’initiative populaire « contre l’immigration massive », pourrait remettre en cause la politique de libre circulation, instaurer des contingents fixés selon les intérêts économiques de la Suisse et officialiser la préférence nationale à l’embauche.
L’initiative reflète avant tout les interrogations des résidents sur l’évolution du marché de l’emploi et les salaires.
Dans le résultat de cette votation, nous verrons un signal envoyé à destination des étrangers qui travaillent en Suisse et des entreprises qui les embauchent.
Le bêtisier de l’année
Comme tous les ans, de chaque côté de la frontière, on a été servis en déclarations ou en amalgames qui crispent au lieu de faire avancer les choses.
Toutes catégories confondues, la palme d’or du bêtisier revient à la réforme de l’assurance santé pour les frontaliers !
Ce qui nous a semblé le plus remarquable, c’est l’abandon de la plupart des recommandations du rapport qui avait été demandé sur le sujet.
Ce rapport avait au moins le mérite de présenter les choses simplement, mais il a finalement été décidé de mettre en place une « usine à gaz » incompréhensible, tout en omettant de communiquer sur tous les points vitaux de cette réforme : continuité des traitements sur Suisse, calendrier de mise en place, démarches, … Un fiasco.
La recette Suisse pour les frontaliers
On a déjà dit que le frontalier développe une réelle capacité d’adaptation.
En 2014, il va lui falloir ajuster ses ressources, gérer les requins et innover.
Ce n’est pas étonnant. N’est ce pas ce qui est aussi au menu de la Suisse cette année ?
Les épreuves de 2014 devraient amener les frontaliers à s’appuyer sur 3 valeurs du pays où ils travaillent : adaptation, persévérance et ouverture. C’est une recette qui marche pour la Suisse. En 2014, il va y avoir du sport et il y a de l’espoir !