Les bulles de champagne se sont évaporées.
On a repris le chemin du travail, la température est clémente.
Que peut on espérer pour la nouvelle année ?
Ce dont on est sûr pour 2013
Economie
Tout au long de l’année, des gourous autoproclamés du taux de change vont essayer de nous faire peur sur le taux de change Euro – Franc Suisse.
La ministre française du logement, Mme Duflot enchaîne les mesures pour faire baisser le prix de l’immobilier. Pas d’impact a prévoir pour les propriétaires de la région frontalière, ici ce n’est pas elle qui décide, c’est la santé de l’économie Suisse qui fixe la demande de logement.
On a été prévenu en 2012, l’assurance santé privée frontalier va être le sujet d’attention du 2ème semestre 2013. Les calculettes sont prêtes.
Les plus prévoyants seront passés en LAMAL avant.
En 2013, le secteur bancaire n’embauche plus, le secteur de la santé dit ne plus vouloir de frontaliers, mais l’horlogerie ouvre grandes ses portes. C’est le moment de changer de secteur !
Politique transfrontalière
En 2012, les autorités françaises ont fait deux mouvements sans prévenir les suisses.
Elles ont remis en cause l’accord de 1953 sur les successions. Elles ont fait pareil sur les modalités d’application de 1972 des forfaits fiscaux.
En 2013, les autorités Suisses auront un an pour exprimer leur agacement et impacter la vie du frontalier. Par exemple, modifier la part reversée de l’impôt collecté, obliger à souscrire une déclaration pour les cantons imposés à la source, sortir de la convention fiscale ordinaire pour ceux qui laissent la France imposer le frontalier…
En 2013 c’est une année de votation dans de nombreux cantons frontaliers. Comme partout, quand on parle des voisins les paroles s’enflamment.
Le sujet des frontaliers va être longuement utilisé, débattu et déformé. Avec une économie en berne, ce n’est pas le meilleur moment pour le travailleur étranger de faire la première page des journaux.
En ce début 2013, comme toutes les années, la preuve existe qu’il y a du meilleur dans nos régions, avec des particularités de chaque côté de la frontière. Jusqu’en mars, on pourra trouver du “Vacherin Mont-d’or” au lait thermisé dans le Jura vaudois et du “Mont d’or” au lait cru dans le Haut-Doubs 🙂
Ce qu’on espère pour 2013
Des politiques transfrontalières actives
Pour 2013, on espère un peu moins d’agitation et davantage de constance côté français.
En année d’élections cantonales, que les deux côtés de la frontière affirment le nécessaire co-financement d’infrastructures trans-frontalières si nécessaires pour favoriser la mobilité douce.
Alors que la place financière Suisse subit de fortes pressions concurrentielles des anglo-saxon, que les voisins aux intérêts convergents communiquent sur l’opacité des juridictions à disposition des établissements anglais et américains. Que soient relayées les démarches européennes pour réduire le poids de Londres sur le marché de l’Euro.
Entente et intégration
Qu’il soit dit que la compétitivité Suisse est en partie due à la libre circulation, qu’il faut lutter contre le dumping salarial et contre les cartels des prix de consommation courante pour maintenir l’équilibre perçu par la population.
On espère que la relation contractuelle entre les employés de banque et leur employeur retrouvent l’équilibre d’avant. Aujourd’hui, les employés restent astreints à la confidentialité alors que leurs employeurs peuvent diffuser leurs noms aux autorités américaines.
On attend que les problèmes de tourisme d’achat Suisse ou de pouvoir d’achat français soit adressé par qualité des produits locaux. Et qu’au delà d’un label marketing, la qualité soit portée par l’industrie des vallées et l’agriculture bio extensive des montagnes.
Le bétisier de l’année
Comme tous les ans, on a été servi en déclarations ou en amalgames qui crispent au lieu de faire avancer les choses :
Pour un maire français, les suisses qui s’installent en zone frontalière française en fausse résidence secondaire sont des nouveaux suisses espagnols et portugais.
La rumeur présente un MCG (parti au discours anti-frontalier) constitué de suisses de la 2ème génération qui veulent se protéger des nouvelles vagues d’immigration économique.
Pour un ministre Suisse, il y a corrélation entre le taux de chômage et le choix des études universitaires plutôt que l’apprentissage.
Un ministre français qui critique le secret bancaire Suisse mais qui s’y trouve empêtré…
Ce que l’on peut espérer pour 2013, c’est que les partenaires européens découvrent que la région constituée de la Suisse et de ses régions frontalières est une locomotive de l’économie réelle.
Que l’ensemble de ces populations en profitent et qu’avec de pragmatiques “montagnards”, le compromis est préférable aux conflits.