Que ce soit pour les frontaliers ou les résidents suisses de longue date, le salaire est une question essentielle. Coût de la vie en Suisse, inégalités salariales, taux d’imposition, voici un guide complet pour mieux comprendre le salaire en Suisse.
Sommaire :
- Le salaire et la rémunération
- Le salaire minimum
- Les différences cantonales
- Les différences avec les pays frontaliers
- Les inégalités salariales
- Calculer son salaire net
Le salaire et la rémunération
Pour commencer, il est nécessaire de distinguer le salaire de la rémunération. Cette dernière inclut les primes, le treizième mois, les commissions ou encore les bonus.
Ces compléments, fréquents en Suisse, permettent de mieux individualiser la rémunération selon la performance, le poste ou le secteur d’activité. La rémunération globale peut donc varier fortement selon les entreprises.
Le salaire minimum
Le salaire minimum reste absent au niveau national en Suisse. Pourtant, plusieurs cantons ont pris l’initiative d’en instaurer un.
Neuchâtel et le Jura ont été les premiers, dès 2017. En 2025, leur seuil est fixé à 21 francs bruts de l’heure. Genève, Bâle-Ville, le Tessin, Zurich et Winterthour ont ensuite suivis. Chaque canton applique ses propres règles. À Genève, le salaire minimum est passé à 22.60 CHF par heure en janvier 2025. Une mesure forte, mais parfois difficile à faire respecter.
Jusqu’ici, ces salaires minimaux ne semblent pas avoir entraîné de hausse du chômage. Des études de la RTS et d’Allnews confirment ce constat. Néanmoins, le nombre d’entreprises n’ayant pas pu ouvrir de nouveaux postes ou être crées en raison du salaire minimum ne sont pas quantifiables. L’offre s’est donc potentiellement réduite suite à l’instauration du salaire minimum dans certains cantons suisses.
Le débat se déplace plutôt sur l’impact pour les travailleurs frontaliers. Leur nombre est en nette augmentation, surtout à Genève. La différence de rémunération avec la France rend la traversée de la frontière très attractive.
Les différences cantonales
Au-delà du salaire minimum, les écarts de revenus restent marqués entre les cantons. À Zurich, le secteur financier tire les salaires vers le haut. À Bâle, ce sont la chimie et la pharmacie. Les cantons lémaniques affichent des niveaux plus proches de la moyenne suisse, avec une large amplitude salariale selon les profils.
Les différences sont aussi fortes selon les secteurs d’activité. Les cadres, ingénieurs et métiers techniques sont parmi les mieux rémunérés. Les compétences numériques et relationnelles sont particulièrement valorisées. À l’inverse, les salaires restent faibles dans la construction, le commerce ou l’hôtellerie-restauration.
En 2022, les salaires réels ont baissé de 1.9 % en moyenne, selon l’Office fédéral de la statistique. Ils ont par la suite légèrement augmentés en 2024, de 0.7%. Certaines professions ont été plus touchées : plasturgie, caoutchouc, métiers artistiques. D’autres s’en sortent mieux, comme l’assurance ou les technologies de l’information.
Les différences avec les pays européens
La Suisse reste l’un des pays les plus attractifs en matière de salaire. En comparaison avec la France, le différentiel est impressionnant : selon l’INSEE, les salaires suisses sont en moyenne 75% plus élevés. Ces données datent cependant d’il y a 25 ans et sont donc à relativiser. D’autant que ce pourcentage ne tient pas compte du coût de la vie en Suisse ou en région frontalière, qui tendent à s’aligner avec les années.
Il en reste que les salaires suisses sont effectivement plus élevés que ceux de ses voisins européens. En 2020, le salaire médian en Suisse atteignait 6 665 francs par mois, soit environ 7 117 euros au taux de change de septembre 2025.
Pourquoi un tel écart salarial ?
Plusieurs facteurs expliquent cet écart : la force du franc suisse, un coût de la vie plus élevé, des exportations à forte valeur ajoutée, mais aussi des charges salariales nettement moins élevées qu’en France.
- Franc suisse fort : depuis l’abandon du taux plancher en 2015, le franc s’est renforcé face à l’euro, augmentant le pouvoir d’achat des frontaliers.
- Charges sociales : en Suisse, elles s’élèvent à 10-15 % du salaire brut, contre environ 23 % en France.
- Produits suisses haut de gamme : pour rester compétitives à l’international, les entreprises suisses misent sur la qualité et peuvent mieux rémunérer leurs employés.
Travailler en Suisse, vivre en France
Pour les frontaliers, la combinaison salaire suisse et vie en zone euro est avantageuse. Les frais de logement, d’alimentation ou d’assurance sont souvent moins élevés côté français.
À titre d’exemple, un couple avec deux enfants vivant en Suisse dépense entre 3 130 € et 4 300 € de frais fixes mensuels. En France, ces mêmes frais s’élèvent à 1 975 € selon les données de la CAF. L’économie est donc significative pour les frontaliers.
Les inégalités salariales
Les inégalités salariales basées sur le genre ou tout autre critère discriminatoire sont interdites depuis 1996. Cette loi a été renforcée en 2020 par une révision qui oblige les employeurs à effectuer des analyses d’égalité salariale.
De plus, la Suisse est loin d’être une mauvaise élève en la matière, elle se classait 10ème sur 130 pays en 2019, selon les données du Forum Économique Mondial.
Néanmoins, les inégalités salariales genrées ne sont pas inexistantes pour autant. Elles reposent cependant sur des dynamiques plus complexes que le sexisme d’un employeur. Par exemple, les femmes travaillent majoritairement à temps partiel en Suisse, ce qui creuse les inégalités et peut être lié à une éducation genrée.
Calculer son salaire net
Enfin, notre calculateur de salaire net peut vous permettre de déduire de votre salaire brut les différentes cotisations salariales et en fonction de votre profil.