Accéder à l’école suisse depuis l’étranger

Étudier dans un pays étranger est une chance, mais les démarches administratives peuvent rapidement se transformer en un parcours du combattant. Non-membre de l’Union européenne, la Suisse bénéficie d’un statut particulier grâce aux accords bilatéraux et attire beaucoup pour son système éducatif de qualité.

Qui peut étudier en Suisse ? À quel âge est-il possible de scolariser son enfant en Suisse, et sous quelles conditions ? Quelles démarches pour s’inscrire dans une université Suisse ?

Nous commencerons par évoquer les conditions à remplir pour étudier en Suisse en fonction de votre statut. Nous passerons ensuite en revue les différents documents qui peuvent vous être demandés. Enfin, nous listerons plusieurs possibilités qui s’offrent à vous pour accéder à l’école suisse depuis l’étranger.

Sommaire :

• Quelles conditions pour étudier en Suisse ?
• Puis-je étudier en suisse en étant frontalier ?
• Quelles démarches administratives dois-je faire ?
• Quelles écoles privées en Suisse ?
• Comment faire valoir mes diplômes en Suisse ?
• Notre dossier : l’école en Suisse

 

Quelles conditions pour étudier en Suisse ?

Pour les écoliers du degré primaire ou secondaire qui vivent en Suisse : si vous êtes déjà résident en Suisse, inscrire votre enfant à l’école publique est un processus relativement simple. Les enfants qui vivent en Suisse ont le droit de recevoir une éducation publique gratuite. Il vous suffit de contacter l’école de votre district pour procéder à l’inscription. L’école primaire commence à 4 ans en Suisse, avec un cycle d’enseignement obligatoire qui dure jusqu’à 15 ans.

Pour les étudiants universitaires : pour les étudiants qui voudraient commencer un cursus universitaire en Suisse, ce sont les conditions d’obtention du diplôme d’étude secondaire qui conditionnent votre admission.

À titre d’exemple, l’université de Genève admet les étudiants de l’UE ayant obtenu leur baccalauréat avec une moyenne générale de 12/20 au minimum. Il faut également que l’étudiant soit évalué sur deux langues vivantes, les mathématiques et les sciences humaines et naturelles.

L’EPFL a les mêmes demandes que l’université de Genève en termes de matières suivies. Cependant, elle est plus exigeante sur la notation nécessaire pour être admis. Les candidats doivent obtenir au moins 80 % de la note maximale en moyenne générale, et maintenir ce niveau en mathématiques et en physique. L’ETH a les mêmes conditions.

Il est également important de noter que le coût des écoles polytechniques est important et qu’il augmentera à la rentrée 2025 pour les étudiants étrangers. Le conseil des EPF a voté cet été le triplement des taxes pour toutes les nouvelles immatriculations.

Pour les étudiants dont la langue maternelle n’est pas la langue majoritairement enseignée dans ces universités, des examens d’admission peuvent être demandés.

Enfin, si vous souhaitez résider en Suisse durant la période de vos études, il vous faudra obtenir un permis B. Si vous n’étudiez en Suisse que pour un semestre, un permis L suffit. Autrement, il n’est pas nécessaire. De même, il n’est pas nécessaire de transférer son domicile en Suisse auprès de l’administration fédérale si vous ne comptez pas rester après vos études.

Si vous ne souhaitez pas vivre sur place, étudier en Suisse tout en étant frontalier pose d’autres questions.

 

Puis-je étudier en suisse en étant frontalier ?

Les frontaliers suisses peuvent avoir la possibilité de scolariser leurs enfants en Suisse. Pour cela, une demande de dérogation auprès du rectorat de leur académie française est nécessaire. L’admission est également conditionnée par la limite des places disponibles dans les écoles suisses.

Ainsi, si vous habitez en zone frontalière mais souhaitez que votre enfant fréquente une école publique suisse, plusieurs conditions doivent être remplies.

 

L’accès à l’école Suisse pour les frontaliers de Bâle

Une habitante de Huningue nous indique avoir pu inscrire sans difficultés son enfant dans l’école publique de Bâle-Ville. La seule condition est de payer le même tarif qu‘un résident bâlois qui choisirait d‘inscrire son enfant hors de son quartier/périmètre d‘autorisation. Elle nous indique que le coût est tout à fait abordable.

Elle nous indique aussi :

« Pour le privé, c‘est très facile, ils acceptent des inscriptions toute l‘année. Compter environ CHF 2’500 par mois. Bon plan: Les Coquelicots, école privé française, bilingue allemand, direction efficace. (Jusqu‘au CM1). Tarif imbattable pour les prestations. »

Pour autant, un frontalier de Bâle nous informe que la situation semble avoir changé : (https://forum.welcome-suisse.ch/t/scolarisation-en-suisse/3269/9)

”J’ai reçu l’info suivante de l’administration compétente à BL: Depuis environ 1 an 1/2, les enfants résidant à l’étranger ne peuvent pas être scolarisés « automatiquement » dans le public gratuitement en Suisse sous prétexte d’avoir la nationalité CH et des parents y payant leurs impôts. Étant donné que pour les écoles maternelles et primaires, les compétences sont attribuées aux communes, ces dernières sont les seules à pouvoir prendre la décision d’accepter ou non un enfant résidant à l’étranger. En ce qui concerne le secondaire, le canton est compétent mais c’est au cas par cas et selon des critères apparemment assez stricts voire lorsqu’il s’agit d’une situation exceptionnelle.”

Il serait donc de plus en plus difficile d’avoir accès à l’école Suisse pour les frontaliers à Bâle, même en possédant la nationalité suisse.

 

L’accès à l’école Suisse pour les frontaliers de Genève

À Genève, l’enfant doit avoir commencé sa scolarité en Suisse. De plus, au moins l’un des parents doit payer ses impôts professionnels dans le canton. S’il a un frère ou une sœur déjà scolarisé dans une école publique genevoise, son inscription est facilitée.

Dans ce cas, la demande d’admission doit être faite avant le 31 janvier de l’année précédant la rentrée scolaire. Aucun élève domicilié hors du canton ne peut être admis en cours d’année scolaire. L’option parfois coûteuse du privé peut aussi être envisagée, mais doit elle aussi faire l’objet d’une dérogation.

Pour ce qui est des études supérieures en revanche, les démarches sont moins complexes. Il suffit de remplir les conditions d’admission des universités et écoles visées pour pouvoir y entrer.

 

Quelles démarches administratives dois-je faire ?

Si vous avez la possibilité de scolariser votre enfant en Suisse, les démarches administratives sont nombreuses mais loin d’être insurmontables. Elles diffèrent également en fonction du canton où l’on souhaite s’installer.

Voici une liste non-exhaustive des documents qu’il vous sera potentiellement demandé de fournir pour inscrire votre enfant en Suisse :

• L’acte de naissance de l’enfant
• Une attestation de résidence.
• Un permis de séjour (uniquement dans le cas où la famille est installée en Suisse).
• Un permis de travail.

Pour les étudiants qui souhaitent constituer un dossier d’admission pour entrer dans une des universités suisses, les documents qui sont généralement demandés sont les suivants :

• Une pièce d’identité ou passeport.
• Un permis de séjour suisse si nécessaire.
• Les derniers relevés de notes obtenus.
• Une copie du diplôme d’études secondaires
• Une traduction officielle des documents qui ne sont pas en français, allemand, italien, anglais ou espagnol
• Une attestation d’exmatriculation si les études universitaires ont déjà été entamées

Les dossiers doivent être déposés en général au mois de janvier pour commencer l’université en septembre. Il est donc fortement conseillé de rassembler les documents nécessaires avant cette date.

 

Quelles écoles privées en Suisse ?

Liste des écoles françaises en Suisse, fournie par l’Agence pour l’Enseignement Français à l’Etranger :

• Bâle : École française de Bâle
• Berne : École française internationale de Berne
• Genève : École primaire française de Genève
• Lausanne : École française de Lausanne-Valmont
• Zurich : Lycée français Marie-Curie de Zurich

L’avantage d’étudier dans une école française en Suisse est d’abord de pouvoir profiter d’une ouverture culturelle, tout en bénéficiant du même programme que les autres élèves français. De plus, il est possible de facilement changer d’école française et donc d’étudier dans plusieurs pays à un âge où les langues s’apprennent plus facilement.

Liste des écoles privées en Suisse : Il n’y a pas de répertoire fédéral des écoles privées. Il convient donc de faire une recherche soit sur le site du département de l’instruction publique du canton (comme par exemple pour Ecoles privées de Genève), soit sur le site de l’association des écoles privées du canton (comme par exemple pour Ecoles privées de Vaud).

 

Comment faire valoir mes diplômes en Suisse ?

Enfin, si vous possédez déjà un diplôme étranger que vous aimeriez faire reconnaître en Suisse, il est possible de le faire sous certaines conditions.

En effet, l’accord intercantonal signé en 1993 règle la question de l’équivalence des diplômes. Cet accord a créé deux autorités de reconnaissance : la CDIP (Conférence des directeurs de l’instruction publique) qui examine la majorité des diplômes et la CDS (Conférence des directeurs de la santé) qui s’occupe des diplômes du secteur de la santé.

Ces deux institutions se basent ensuite sur des critères tels que la durée de la formation et son contenu, sa ressemblance avec la formation équivalente en Suisse, pour autoriser ou non la reconnaissance du diplôme.

La procédure est facilitée pour les pays de l’UE et de l’AELE. Ce qui signifie que excepté pour les professions de l’éducation et de la santé, la plupart des diplômes obtenus dans ces pays sont automatiquement reconnus par la Suisse. Selon les profils, il est tout de même possible d’avoir des démarches à effectuer.

Pour vous aider à y voir plus clair, la Confédération met à disposition un outil qui permet de lister précisément quelles sont les potentielles équivalences à demander pour vos diplômes, selon le pays d’obtention et votre secteur professionnel.

Enfin, l’UE et l’AELE reconnaissent réciproquement les diplômes suisses sur leur territoire. Exception encore pour les soignants et enseignants qui devront remplir un formulaire afin de demander la reconnaissance de leurs diplômes dans ces pays.

En résumé, la Suisse offre de nombreuses opportunités éducatives, mais les démarches administratives varient en fonction de votre situation personnelle. Qu’il s’agisse de la scolarité obligatoire, de l’université ou de la reconnaissance des diplômes, il est important d’être bien informé pour simplifier le processus.

Dossier : l’école en Suisse