Vendredi 20 octobre 2017, pour la très sérieuse revue médicale The Lancet la pollution serait responsable de 6,5 millions de décès prématurés à l’échelle mondiale en 2015. Le total se porte aux alentours des 9 millions dès lors que sont ajoutées les morts liées à la pollution de l’eau et des sols (1,8 million) et le milieu professionnel (0,8 million). Présenté autrement, ce dernier chiffre « c’est trois fois plus que les morts combinées du sida, de la tuberculose et du paludisme ». Selon cette étude, la pollution serait donc responsable d’un décès sur six dans le monde.
Elle vient s’ajouter au constat inquiétant de l’Agence européenne pour l’environnement qui, en 2017, estimait que la pollution de l’air était responsable de plus de 500.000 décès prématurés (avant 65 ans) en Europe par an.
Le recours aux énergies fossiles est évidemment pointé du doigt et beaucoup pensent qu’il faudrait, entre autre, revoir nos modes de déplacement. Alors que la France voisine part en croisade contre le diesel, qu’en pensent les suisses?
Une tendance générale en faveur de l’électrique
La Suisse s’inscrit dans le tournant amorcé par plusieurs pays européens : celui du déclin du diesel.
Selon les statistiques de ventes officielles de l’industrie automobile Auto Suisse, les ventes de voitures électriques pures ont augmenté de plus de 30% entre janvier et mai 2017 en Suisse. En parallèle de cette augmentation, la demande de véhicules diesel connait une chute notable, accusant un recul de près de 5%.
Selon sondage effectué par Innofact pour Comparis.ch, la moitié des personnes interrogées pensent que l’interdiction du diesel contribuerait à améliorer la qualité de l’air. Cependant, la question divise. En Suisse romande et au Tessin, 41% des interrogés sont favorables au retrait des moteurs diesel des routes suisses, alors qu’en Suisse alémanique, seulement 27% adhèrent à cette demande.
Cette divergence n’est pas surprenante car la Suisse romande et le Tessin sont frontaliers de deux pays qui utilisent encore beaucoup les véhicules diesel : l’Italie et la France. Ces territoires sont donc traversés par des frontaliers qui ont, pour beaucoup, un véhicule diesel.
Des cantons et des villes suisses veulent encourager le recours à l’électrique…
Luc Barthassat, élu cantonal genevois en charge des transports, annonçait en juin dernier sa volonté d’encourager l’essor de la mobilité électrique. Ce volontarisme s’inscrit dans le cadre de la stratégie Stratégie de l’électromobilité 2030.
Le secteur des transports représente à Genève plus de 40% des émissions de CO2. Le ministre envisage de travailler sur deux axes afin de réduire ces émissions : l’augmentation des infrastructures et les mesures incitatives. Ces dernières seront directes ou indirectes. Une exonération pour une durée de six ans de l’impôt véhicule pour tous les véhicules électriques immatriculés après l’adoption de la loi est envisagée. Il est aussi question de poursuivre la gratuité de la recharge sur les bornes de la Fondation des parkings mise en place à titre temporaire en 2016.
Le Canton de Genève se penche également sur un projet de déduction fiscale pour l’installation de bornes de recharge à domicile. A ce propos, en Suisse, pour charger votre véhicule dans un parking d’immeuble d’habitation, il est nécessaire que votre installation doit être certifiée. Il n’est pas possible d’opérer un branchement direct au secteur.
L’objectif du gouvernement pour Genève est ambitieux. Alors que le nombre de véhicules électriques (voitures et scooters) est proche de 700 aujourd’hui, il espère le porter à 5.600 d’ici 2020, pour atteindre le nombre de 22.000 à l’horizon 2030.
…et ca bouge aussi de l’autre côté de la frontière !
A titre d’exemple, l’association VEGA rassemble les utilisateurs de voitures 100% électriques du Pays de Gex et des environs.
Les objectifs sont doubles : favoriser le développement des voitures électriques (VE), mais aussi optimiser l’utilisation de ces véhicules par un échange d’expériences. Il s’agit donc de promouvoir le recours aux véhicules électriques, mais aussi, de prendre en compte les questionnements et les intérêts des conducteurs de VE.
En juin 2016, l’association a organisé un tour du pays de Gex afin de promouvoir les véhicules électriques auprès des locaux, mais aussi des visiteurs suisses.
Sauter le pas? Oui, mais…
Selon sondage cité plus haut, les intentions d’achat des Suisses indiquent que la mobilité électrique propre pourrait bientôt s’imposer au quotidien. Une personne sur deux se dit disposée à acheter une voiture électrique. Si elles avaient le choix, 16% des personnes interrogées décideraient dès aujourd’hui d’acheter une voiture électrique.
Mais alors qu’est-ce qui retient l’acheteur? Le principal frein à l’achat d’un véhicule électrique est sans conteste la préoccupation de l’autonomie. Le prix d’achat (rarement en dessous de 20.000 euros pour un véhicule neuf avec batterie) est rétrogradé à la seconde position derrière l’inquiétude du manque d’infrastructures permettant la recharge des véhicules électriques.
L’amélioration de l’autonomie des véhicules électrique est une préoccupation des constructeurs automobiles. L’autonomie des véhicules est très variable. La Renault – Zoe ZE 40 kWh peut monter jusqu’à 400 km d’autonomie, la Volkswagen e-Golf 7 2nde version a une autonomie de 300km, tandis que la Mercedes – Classe B 250e a une autonomie de 200km.
A Genève, la Fondation des parkings met à disposition 136 places pour de recharge pour les véhicules 100% électriques, réparties dans les 17 parkings dont elle assure la gestion. La recharge est gratuite.
Besoin de recharger les batteries ?
La ville de Lausanne a misé sur les bornes « n-charge » commercialisées par les services industriels lausannois (SiL). Trois modèles sont proposés (Mini, Smart, Express) afin de satisfaire les secteurs public et privé. Rappelons ici que l’enseigne Tesla a choisi Lausanne pour y ouvrir un pop up store en avril 2017.
La ville de Nyon a quant à elle décidé de faire confiance aux bornes de Green Motion, le leader suisse des infrastructures de recharge pour les véhicules électriques. Ces installations intègrent la ville dans un vaste réseau de recharge sur l’ensemble des cantons suisses.
Vous êtes propriétaire d’un véhicule électrique et cherchez une borne de recharge ? Pourquoi ne pas essayer l’application Chargemap ?
Le Salon international de l’automobile de Genève 2018
La 88ème édition du Salon se tiendra du 8 au 18 mars 2018.
L’édition 2017 avait réservé de belles surprises comme l’Opel Ampera-e (520 km d’autonomie), la Renault Zoé en version voiture de course, ou encore la Jaguar I-Pace pour les amateurs de véhicules haut de gamme. Tesla, qui a pourtant oeuvré à la « popularisation » du véhicule électrique, avait cependant brillé par son absence.
Qu’attendre de l’édition 2018? Les voitures électriques devraient toujours être à l’affiche. Le constructeur Hyundai devrait notamment dévoiler son Kona électrique (390 km d’autonomie).
Et vous, allez-vous adopter l’électrique? Si vous êtes déjà détenteur d’un véhicule électrique, quels sont vos conseils ?
Je compte changer de véhicule dans les 6 prochains mois/1an et l’hésitation entre les trois solutions essence/hybride/électrique fait rage actuellement dans ma tête !
Pour l’instant, malgré le surcoût à l’achat important - qui me fera certainement me diriger vers l’occasion -, l’hybride reste en tête du trio vu mon kilométrage quotidien (env. 90km) ainsi que la problématique actuelle de la recharge d’un véhicule 100% électrique - je vis en appartement et mon parking au travail n’est pas équipé.
J’imagine et j’espère que ces problèmes seront réglés dans les années à venir (déménagement + généralisation de la présence de chargeurs) et que mon prochain véhicule sera le dernier à avoir un moteur thermique.
Des témoignages de forumeurs qui ont ou n’ont finalement pas sauté le pas vers le 100% électrique au quotidien m’intéresse vivement.
il y a 2 ans je faisais 95 km aller par jour. j’étais allé voir Renault (fluence ZE), Nissan (Leaf), et j’aurais aimé allé voir Tesla (S).
mon boulot etant equipé de prises, l’autonomie de 180 km me semblait suffisante pour faire un aller sans soucis. Reponse de Renault : vous allez arriver au travail 2 fois sur 3 (a cause de la clim, du chauffage, etc…) et on ne veut pas de gens qui se plaignent de la solution electrique renault. De plus mon trajet etait 30 km a 130, 45 km a 110 et 20 km a 90km. il m’a dit que ca fait trop de parties rapides (110 et 130) qui vont completement drainer la batterie.
la reponse du gars de Nissan etait quasi identique, a cela qu’il dit que c’est pour de l’usage urbain et peri urbain, et des qu’on parle autoroute ou voie rapide c’est pas adapté.
donc voila, en attendant de pouvoir m’offrir une tesla, ou une bmw 225 ou 325 xe , ben c’est moteur thermique essence.
En full électrique il n’y a guère que Tesla qui propose des véhicules polyvalents. Sur Genève il y’a plusieurs bornes Tesla dispos.
J’avais pensé à l’hybride ou l’électrique aussi, mais quand on a une seule caisse pour tout faire faut oublier. C’est bien quand on vit en couple et qu’une des deux voiture peut être électrique.
mieux vaut une mobility car pour la 2e voiture dans ce cas. ca peut revenir moins cher.
Bonjour,
je connais un frontalier qui a une RENAULT ZOE et qui vient tous les jours se garer à la gare de Rixheim…
Apparemment il en est très content…
ben oui, li pourrait pas rouler jusqu’à Bâle, c’est trop loin pour la Zoé, surtout l’hiver…
Je comprends pas cette idée débile de vouloir transporter l’électricité dans une batterie alors qu’il suffit d’électrifier l’autoroute et faire de la voiture un tram sur pneus miniature ou une auto tamponneuse et fini les problèmes d’autonomie…une petite batterie tampon a bord pour les manœuvres hors réseau et v’la la voiture électrique à autonomie illimitée, compatible avec le réseau routier actuel, car les fils au dessus de la route ne gênent pas le trafic. ( plus tard, on pourra faire de l’alimentation par boucles d’induction dans les chaussées, puis de la lévitation magnétique…)
http://www.aprr.com/fr/metiers-et-carrieres