Des reportages sur les effets de l’utilisation intensive des engrais et des pesticides sur la santé de nos enfants font un grand bruit de chaque côté de la frontière.
Les chaines de télévision suisse et françaises (RTS, M6, France2) commencent à relayer des informations qui ont de quoi faire peur.
Vous trouverez ici des réponses à vos questions sur le Bio pour nos enfants, le Bio en Suisse et en France et comment gérer au mieux le coût du Bio.
Le Bio à la cantine, est ce possible ?
Comment faire manger des fruits et des légumes à nos enfants ? Et surtout comment les habituer à des produits sains ?
En France la campagne nationale « Fais bouger ta cantine » menée par l’association « Un plus Bio » a pour objectif de mettre en place une restauration collective de qualité. Le manifeste » Quand les cantines se rebellent » entend inciter l’opinion publique à réagir et à changer les habitudes alimentaires de nos enfants.
Et c’est un succès ! De part et d’autre de la frontière de plus en plus de cantine se convertissent au Bio ou au Local. Dans la région du Nord Pas de Calais, la ville de Grande Synthe est la première commune de plus de 20 000 habitants à s’être converti au 100% Bio.
En Suisse , la ville de Lausanne a la volonté de faire passer la part de produits Bio, locaux et végétariens dans les cantines de 50 À 70%. Ce projet organisé sur trois ans a pour objectif de respecter la santé des enfants et de privilégier l’agriculture biologique de proximité dans le respect de l’environnement. Le domaine de Rovéroez convertit son exploitation en agriculture biologique et prévoit de fournir l’équivalent de 70 000 repas par an en fruits et légumes à l’avenir.
Qui est concerné ? les écoles primaires et secondaires, les instituts d’accueil de jour de l’enfance (CVE-APEMS) mais également l’hôtel de police et le centre de formation de protection civile.
La cantine Bio : ça coûte combien ?
La question du surcoût des repas de cantine bio inquiète les parents. Pourtant d’après une étude réalisée par l’Alliance Ile de France, le surplus maximum d’un repas bio par rapport à un repas classique ne serait en France que de 0,46 euros par repas. Un surplus qui pourra être pris en charge par la commune, l’établissement scolaire ou par les aides de la région.
Comment devient-on une cantine Bio ?
Le tout bio à la cantine ça se prépare ! Pour cela veuillez à procéder au changement étape par étape.
Il y a des Label, des démarches, un support, bref, pour avancer il ne reste que la volonté.
Par exemple, en France le Label Ecocert intervient auprès des organismes de restauration collectives scolaires ou d’entreprise et administrative qui ont l’intention de convertir la structure en tout Bio avec une démarche de quatre étapes …
- engagement de l’établissement
- respect du cahier des charges » En cuisine «
- contrôle externe et délivrance d’une attestation de conformité
- 3 niveaux de labellisation ( niveau de progression ) : Bio, Local, Sain, Durable
Nos lecteurs qui sont au conseil municipal de leur commune savent ce qu’il leur reste a faire pour la santé de leurs enfants : s’engager !
Production Bio en Suisse et en France
Le 9 juin 2016 se tiendra pour la première fois en Suisse la Journée Suisse des grandes cultures Bio à Brütten ZH. Une grande manifestation ouverte à tous qui a pour but d’informer les agriculteurs et les consommateurs sur les méthodes de productions biologiques.
Tailles différentes
La Suisse fait figure de petit poucet dans l’agriculture Bio avec 129 000 hectares de surface agricole cultivées en BIO, soit l’équivalent de 180 000 terrains de foot.
En France la surface agricole cultivée biologique dépasse le millions d’hectares depuis 2012, soit 3,7 % de la surface agricole utilisable française. Près de 180 000 hectare sont en phase de conversion soit 17% de la surface biologique totale.
C’est d’une part que la France a une surface agricole utile sans commune mesure avec celle de la Suisse. C’est surtout que l’ agriculture française a été industrialisée à marche forcée par de grandes coopératives devenues des énormes groupes agroalimentaires. Elles dirigent le principal syndicat agricole en France et se lancent sur le Bio “industriel”. Ce Bio “industriel” consiste a juste se conformer au cahier des charges technique Bio sans y ajouter la proximité, la durabilité etc. Cette dénaturation de la démarche Bio est illustrée en Roumanie avec le passage en Bio intensif d’énormes exploitation.
L’industrialisation du Bio a des effets pervers : le poulet élevé en batterie qui ne voit jamais le jour et ne touche pas le sol, s’il est nourri par du bio est il bio ?
Et si on le gave d’antibiotiques, est il toujours Bio ? La foison de labels nous perd. Autant de questions que nous creuserons dans un prochain article avec la comparaison entre les label Bio et les labels d’agriculture responsable ou d’agriculture locale. Cela permettra d’y voir plus clair (par exemple Le comparatif Bio / Label Rouge en France et en Suisse le comparatif Natural Plan / Bio Suisse et les labels locaux.
Bio, c’est plus cher
Le BIO a le vent en poupe depuis une vingtaine d’années, une bonne nouvelle pour notre santé et nos assiettes. Ce mode de production agricole est naturel en cela qu’il n’utilise aucun engrais ni pesticide de synthèse. Comme on l’a dit, ce label ne couvre pas d’autres critères importants : la manière de produire, ni la distance que les produits vont parcourir etc.
L’attention que le consommateur porte de plus en plus sur le contenu de son assiette et sa production va progressivement l’amener à se familiariser avec tous ces labels et ajuster ses achats.
Reste que manger sain a un prix. Le consommateur, qui fait face à la crise de part et d’autre de la frontière, peut être rebuté à l’idée que manger BIO lui revient plus cher ( environ 30% de plus). Surtout en Suisse où les prix sont très élevés.
Il lui reste à compenser ces prix plus élevés par un choix de produits non transformés plutôt que des plats pré-cuisinés (plus chers) ou par le choix de légumes de saison plutôt que la mangue qui arrive par avion, ou encore par la culture d’un petit jardin collectif. Le Bio ne serait pas plus cher si l’on change de manière de consommer et de cuisiner. Vivre plus sainement c’est un tout.
Bref, au delà de l’effet de mode du Bio, il permet au consommateur d’aborder 3 enjeux fondamentaux :
– la santé publique
– l’environnement
– responsabilité sociétale
Retenons Quelques points pour le consommateur qui souhaite une alimentation saine et en réduire les risques sanitaires :
- choisir des fruits et légumes de saison
- éviter les produits issus de l’agriculture industrielle
- se rapprocher des producteurs
- déterminer l’origine du produit et privilégier des productions du pays, de la région
Une tentative législative envers plus de bio dans les cantines scolaires a été rejetée par les Sénateurs Les Républicains en mars 2016:
La liste des sénateurs ayant voté contre est disponible ici:
http://www.bioaddict.fr/article/la-liste-des-senateurs-qui-ne-veulent-pas-de-bio-dans-les-cantines-a5394p1.html
Dans le 68 Bockel Jean-Marie, Danesi René et Troendlé Catherine ont voté contre.
Seule Patricia Schillinger a voté pour!
Quand par ailleurs dans ce même 68 on voit les députés LR lècher le cul aux syndicalites de la FNSEA locaux et faire semblant de chercher des solutions à la crise agricole, on comprend mieu que nous n’avancerons jamais vers le bio.