La scène culturelle genevoise regorge de pépites. Pourtant, la ville rencontre des difficultés à faire valoir ses atouts auprès des touristes malgré un budget culture conséquent.
La promotion culturelle devient la priorité
Avec 22 % de son budget annuel consacré à la culture, Genève est la première ville suisse en termes d’investissement dans les différents domaines artistiques. Rapportée au nombre d’habitants, l’importance du budget de la ville est encore plus évidente. Un Genevois subventionne annuellement la culture à hauteur de 1 532 francs quand un Zurichois ne lui consacre que 462 francs…
Avec de telles sommes, on aurait tendance à croire que l’offre culturelle de la ville attire des touristes d’affaires ou de loisirs venus du monde entier. Pourtant, loin s’en faut ! La Genève culturelle peine à attirer, que ce soit au niveau local ou international.
L’exemple le plus criant est sans doute le Grand Théâtre. Subventionné à hauteur de 43 millions de francs, l’institution enregistre pourtant depuis une dizaine d’années une baisse de sa fréquentation. L’étude menée par la municipalité En 2014 montre qu’en outre, les abonnés viennent essentiellement du canton (36 %) et des cantons alentour (39 %), malgré des affiches de qualité…
Un manque de visibilité de l’offre ?
Pas de doute pour le service de la promotion culturelle genevoise, ces fréquentations en berne sont le fruit d’un manque de communication autour des atouts de la cité de Calvin. La ville, avant d’être un pôle culturel, est avant tout considérée comme un centre international, et les visiteurs pensent d’abord aux 22 organisations internationales et quelque 250 ONG installées dans ses murs…
En comparaison, Bâle s’est bâti un rayonnement culturel significatif en parallèle à ses industries dans la pharma et la chimie.
Un manque d’initiative ?
En outre, si la ville dispose de moyens suffisants pour proposer une offre culturelle attractive, il est dit qu’elle rechigne à employer les grands moyens pour séduire. Plusieurs directeurs de musées regrettent d’ailleurs que la municipalité ne fasse aucune demande en ce sens. Selon eux, organiser une grande exposition est tout à fait possible dans les structures existantes. Le succès de l’exposition Gauguin à la Fondation Beyeler de Bâle a prouvé l’intérêt d’une exposition phare qui éclaire l’ensemble de l’offre culturelle alentour .
Le musée d’art et d’histoire agrandi, dont l’inauguration est prévue en 2021, proposera une surface d’exposition de 2’000 mètres carrés : une occasion supplémentaire de prendre des initiatives selon Philippe Vignon, directeur de Genève Tourisme.
Une nouvelle convention pour une nouvelle ère
Le 12 mars 2015, le Congrès de la Ville et Genève Tourisme ont signé une convention afin de promouvoir la ville culturelle. Le premier objectif pour les différents acteurs est tout d’abord de faire connaître les vingt musées de Genève. Selon Jean-Yves Martin, directeur des musées d’art et d’histoire, il faut dorénavant « attirer ces milliers de cadres, de fonctionnaires internationaux et de scientifiques qui participent à de multiples congrès à Genève sans jamais s’aventurer dans les musées, tout simplement parce qu’ils ne sont pas informés. »
Mais, si la ville n’est pas en capacité de viser le titre de capitale culturelle réservée à Paris, New York et Londres, elle a pour ambition de faire valoir ses arguments face à aux concurrentes que sont Munich, Stuttgart ou Liverpool, dans sa catégorie…
Avec un budget de plus de 257 millions de francs en 2015, et en constante augmentation, Genève dispose de tous les atouts pour réussir son pari…
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