Nous étions ce mardi 6 mai à la table ronde sur la votation du 18 mai : «Genève doit-il participer au financement de P+R en France voisine ?»
Cette table ronde à l’initiative de l’association Genevois Sans Frontière rassemblait Monsieur Barthassat, Conseiller d’État chargé du département de l’environnement, des transports et de l’agriculture, Monsieur Dupessey Maire d’Annemasse, Monsieur Vieillard Maire de Saint-Julien en Genevois, Monsieur Mettan Président du Grand Conseil de 2009 à 2010, Monsieur Piguet du Parti Bourgeois Démocratique et le bouillonnant Monsieur Stauffer, président du MCG.
Monsieur Barthassat débute la table ronde en rappelant les choix pragmatiques à l’origine de cette loi.
Genève a besoin de réduire la part de transport par voiture. De nombreux P+R ont été construits côté Suisse, il s’agit maintenant d’adresser le problème plus loin du centre de Genève. La construction d’un P+R est bien moins onéreuse en France qu’en Suisse.
Le MCG là où on l’attend
Monsieur Stauffer et le MCG utilise cette tribune pour proposer un discours fort, basé sur une opposition entre les Genevois et les populations frontalières.
Le mécanisme semble rodé avec des membres du MCG disséminés dans la salle qui réagissent bruyamment lors des interventions de chacun des participants.
Sur le sujet des P+R, Monsieur Stauffer indique que l’objet des accords de 1973 signés avec la France et la Contribution Financière Genevoise est le financement des infrastructures côté Français. Il n’y a donc pas lieu de financer une deuxième fois ces infrastructures par cette loi.
Les maires français
La position des deux maires français est très proche. Ils rappellent que 1/3 des impôts collectés par Genève sont reversés en France mais 2/3 restent en Suisse.
Genève, avec le canton du Tessin, est une particularité. Normalement les impôts sont payés dans le pays de résidence et non dans celui du lieu de travail. Les accords de 1973 sont loin d’être défavorables à Genève.
La situation de Genève est celle d’une métropole. Comme d’autres en Suisse et en France, (Zurich, le Grand Lyon, le Grand Paris) Genève a besoin d’échanges fluides avec son territoire environnant.
Malgré sa particularité (122 km de frontières avec la France et seulement 4 avec le reste de la Suisse) Genève n’échappe pas à cette règle.
Le choix doit être un choix raisonné. Veut-on être efficace et travailler de concert des deux côté de la frontière OU souhaite-t-on poursuivre dans des politiques non coordonnées ?
La position singulière du Parti Bourgeois Démocratique
Le PBD se positionne contre le financement des P+R.
Ses raisons ne sont pas basées sur une vue à court terme du montant de la dépense envisagée mais sur un manque d’efficacité de la solution P+R.
Le PBD se dit favorable à une extension des transports publics pour traverser la frontière.
L’efficacité globale de la solution serait meilleure, limitant la perte de charge du changement de mode transport.
La synthèse du PDC
Monsieur Mettan conclut en rappellant que le succès de Genève est dû aux relations qu’elle a su tisser : la Genève internationale, des affaires, technologique.
Toute l’agglomération bénéficie aujourd’hui de ces relations.
Réduire la coopération avec le voisin français irait à l’encontre de cette démarche qui a donnée de bons résultats.
À l’exception du MCG, les intervenants ont montré une réelle volonté de dialogue transfrontalier. Les arguments étaient réfléchis et fondés.
Bravo à Genevois Sans Frontière et son Vice Président Paolo Lupo de cette démarche d’animation et de construction d’un débat intelligent.
Fabrice
De mon côté, étant frontalier, je souhaiterai connaître les montants engagés. Que les impots payés par les frontaliers qui restent sur Genève (2/3 si j’ai bien compris) soient explicitement utilisés en petite partie pour aider les frontaliers QUI COTISENT à accéder plus facilement à leur travail.
Je ne pense pas qu’un P+R à la frontière améliore grandement les choses, car y arriver est déjà assez long comme ça…
Non ce qu’il faudrait c’est améliorer le réseau de transport en commun en haute-savoie et dans le pays de Gex avec des connexions simples et efficaces vers la Suisse, et ce même à un tarif élevé, car ce serait un gain en confort.
Concrètement, est-ce facile aujourd’hui d’aller d’Annecy à st julien en train? non.
Est-ce facile d’aller de Bonneville à Annemasse en train? non (voie unique entre reignier et annemasse! et il faut passer par la Roche en plus).
Bref tout ça pour dire que les P+R ne sont pas la solution à mon avis, il faudrait que le réseau de bus et de train en France soit bien plus efficace, plutot que « seulement » la région proche frontière. Aujourd’hui il est plus simple de venir de Bellegarde à Meyrin en train que d’Annemasse… pas très logique.
Gaetan
On peut effectivement douter de l’efficacité des P+R. Néanmoins après quelques années, on se rend compte que les P+R sont réellement utilisés. Il faut du temps pour que les habitudes changent.
En ce qui concerne les transports public, il est aberrant que les bus s’arrêtent à la frontière. Cela les rend complètement inefficaces.
Il ne faut pas croire à une seule solution miracle. Ce sera un ensemble de proposition de transport qui contribuera à améliorer la mobilité dans le grand Genève.