Avec la force du franc suisse qui pèse sur l’économie helvétique, il était depuis quelques temps question de payer les salariés frontaliers en euros.
La question a suscité nombre de réactions divergentes pour les intéressés comme pour leurs collègues installés sur Suisse, pour les syndicats comme le patronat.
Est-ce un bon moyen de garder une compétitivité pour l’entreprise ?
Ne serait-ce pas ouvrir la porte à des baisses de salaire généralisées ?
Pourquoi les frontaliers devraient-ils faire un effort alors qu’ils n’étaient pas augmenté lorsque l’euro était fort ?
Si pour l’instant aucune entreprise n’a décidé de franchir le pas, elles étaient de plus en plus nombreuses sur le territoire suisse à aborder le sujet.
Pour trancher, le Conseil de Surveillance du Marché de l’Emploi (CSME) du canton de Genève a indiqué s’opposer au versement de salaires en euros.
La décision du CSME
Lors d’une réunion avec représentants du patronat et des syndicats, la question des entreprises souhaitant verser des salaires en euros a été posée :
(..) évoqué l’hypothèse d’entreprises souhaitant verser des salaires en euros pour compenser l’impact des fluctuations importantes sur le marché des devises
Le CSME a indiqué en retour qu’il était opposé à ce dispositif :
Sur cette question précise, le CSME recommande aux entreprises genevoises de ne pas modifier leurs pratiques salariales en raison des effets de change
Il a de plus rappelé que les entreprises liées par une convention collective de travail devaient s’y tenir, notamment au niveau du respect des salaires minimum. Tout en précisant une nouvelle fois que ces salaires sont versés en francs suisses.
Un soulagement pour tous les travailleurs frontaliers, français comme suisses.
Le Conseil de Surveillance du Marché de l’Emploi
Le CSME est l’autorité compétente pour la politique générale du marché du travail dans le canton. Il peut utiliser les compétences de l’OGMT (Observatoire Genevois du Marché du Travail), institution bien connue pour ses statistiques précises sur le travail et les salaires.
Son travail consiste à observer les conditions de travail pour le canton, éventuellement détecter et remonter les abus, notamment en terme de sous-enchères salariale.
Sa surveillance se porte principalement sur les salaires, les prestations sociales et les conditions de travail en vigueur.
Voir le communiqué complet du CSME sur la question (02 novembre 2011)