Si vous êtes porteur d’une idée créative, innovante et solidaire mais n’avez pas le financement nécessaire ou si vous souhaitez soutenir des projets, le crowdfunding est peut être une solution pour vous.
Si en plus, vous êtes entre la Suisse et la France, et que vous prévoyez des reconversions professionnelles, il est utile de suivre ces initiatives dans chacun des deux pays.
Le Crowdfunding est né aux États Unis en 2003 et a pu s’épandre au monde entier grâce à l’explosion d’internet et des réseaux sociaux.
Littéralement « financement par la foule » le crowdfunding est un financement dit participatif. Il permet de mettre en relation, par l’intermédiaire d’une plate-forme spécifique, un ou des porteurs de projets auprès des internautes dans le but de collecter les fonds nécessaires à l’aboutissement de ce dernier.
Vrai phénomène, ce type de financement alternatif a permis une croissance des fonds levés de 144% en Europe en 2014 (environ 3 milliards d’euros). La France a obtenu une levée de fonds à hauteur de 80 millions d’euros, la Suisse suit avec 11 millions de francs levés.
Un système de contributions libres et variées
Actuellement il existe trois types de financements alternatifs : le système de dons contre partie, le prêt participatif et l’ouverture de capitaux.
Le système de dons contre partie, appelé aussi Lending, est la formule clé du crowdfunding. Les sommes investies peuvent aller de 5 à 10 000 euros environ.
Le fonctionnement est simple : le porteur de projet s’inscrit sur la plate forme de financement participatif adapté à son profil, présente son idée aux internautes (photos/vidéos explicatives sont les bienvenues), il fixe ensuite une somme et une limite de temps ( 90 jours maximum). En cas de succès de la campagne de crowdfunding, 8% sont reversés à la plate-forme. Si au terme du délais la somme requise n’est pas atteinte, l’intégralité du montant récolté est remboursé aux particuliers.
Toutes les campagnes de crowdfunding ne parviennent pas toujours à récolter la somme demandée. Le processus est long et demande un réelle investissement personnel. En France, environ 60% des projets sont un succès.
Les systèmes de prêts participatifs ou de levée de fonds de capitaux sont également des financements participatifs. Les sommes en jeux étant plus élevées, l’encadrement et l’offre ne sont pas les mêmes que celles du crowdfunding.
C’est le cas d’Investiere, une des principales plate forme de financement participatif Helvétique. Lancé en 2010 elle permet aux nouvelles start-up de lever le capital nécessaire au lancement de leur projet. Il s’agit la d’une mise en relation entre les porteurs de projets et des investisseurs privés. La participation commence à 10 000 franc et en découle un encadrement plus sécurisé. Investiere vérifie le profil risque et la capacité financière des investisseurs privés en amont. Une fois le réseau établi, les porteurs de projets et l’ensemble des investisseurs privés se réunissent pour un tour de table afin d’élaborer la suite du projet.
Grâce à cette plate forme, des dizaines de société ont pu se lancer sur le marché, à l’instar de la société fribourgeoise Dahu Sport Company qui a mis au point une chaussure de ski révolutionnaire (botte + coque amovible).
Des projets créatifs, innovants et solidaires
Le financement participatif a été mis en place pour soutenir des projets : créatifs, innovants et solidaires. Inutile donc de tenter l’aventure pour financer vos vacances ou l’achat d’une nouvelle voiture.
Les projets culturels et audiovisuels sont très présents sur les plate-formes de financement alternatifs : musique, théâtre, cinéma etc… Des artistes comme Grégoire ou Irma ont été lancés grâce au soutien d’un public d’internautes.
Les contreparties des projets créatifs ou artistiques varient en fonction de la somme donnée : votre nom présent sur le générique, t-shirt, disque, avant première, dvd …
Des projets humanitaires, de entrepreneuriat, des projets scientifiques ou enfin des projets plus modestes voient également le jour grâce à la communauté crowdfunder.
Ils sont de plus en plus à proposer des alternatives économiques respectueuses de l’environnement et de l’écologie : restaurants aux menus 100% BIO, création d’un potager aux variétés oubliées, jus de fruit sans colorants ni additifs, brasserie de bière 100% naturelles…
Les principales plateformes de crowdfunding :
- Suisse : C-crow, Investiere, We make it, Cashare, Kickstarter…
- France : Ulule, Kiss kiss bank bank, Kickstarter…
Historiquement on se rend compte que selon le type de projet les entrepreneurs se tournent plutôt vers des plateformes spécifiques, par exemple Ulule pour la création artistique et les projets humanitaires, MyMajorCompany pour la musique, kickstarter pour les jeux vidéo et les projets de grande envergure, etc…
Quel encadrement juridique ?
Les projets sont sélectionnés par l’équipe de la plate-forme de crowdfunding et vérifiés avant la mise en ligne.
Mais l’encadrement légal de ce nouveau mode de financement en pleine croissance n’est pas encore défini. En Suisse, fin 2014, une note de la part de l’autorité des marchés (FINMA) restreint à 20, le nombre de participations par personne et par année.
En cas de dépassement l’individu sera considéré comme un intermédiaire financier. Cette restriction va à contre courant du système de crowdfunding qui encourage une contribution libre et illimitée.
En France, la réglementation du financement participatif est beaucoup plus souple. Lorsqu’une entreprise lève des fonds à une hauteur inférieure à 1 000 000 d’euros le nombre de contributeurs peut être illimité, auparavant le plafond était limité à 150 personnes. Les prêts participatifs, lorsqu’ils représentent moins de 20 000 000 d’euros n’ont plus d’intermédiaire bancaires.
Face à la rareté de l’offre et au cadre institutionnels peu favorable, des suisses choisissent des plate formes étrangères comme Kick starter, Ulule ou Kiss kiss Bank Bank.
Vers une nouvelle économie ?
Le succès du crowdfunding tient à une nouvelle forme d’économie, l’économie de partage où l’intermédiaire bancaire est moins présent. La plate-forme de crowdfunding, seul intermédiaire, permet de créer un lien de proximité entre le porteur de projet et le contributeur. Ce dernier est à la fois investisseur et un potentiel futur client.
Cette économie collaborative s’apparente à une communauté, où les valeurs de partages et de solidarité sont mis en avant.
Grâce à ce système, des projets innovants et créatifs sont proposés par de jeunes actifs qui n’auraient peut être pas reçu de soutien de la part du système financier traditionnel.
Toutefois le processus long, complexe demande un investissement personnel. Mieux vaut donc en évaluer la charge avant de se lancer.
Pour les banques, le développement de l’économie de partage est un phénomène à ne pas sous-estimer.
En France par exemple, 80% des projets sont financés par les banques, quelles seraient les conséquences si cette part se réduisait ?
Certaines d’entre elles se lancent donc dans l’aventure et viennent compléter le financement de projets en partenariat avec des plate formes de Crowdfunding.
Les changements sont en cours dans le domaine du financement, ceux qui pensent à adapter leur parcours professionnel, qui sont en phase de transition et qui ont un projet en tête ont tout intérêt à les suivre !
Vous pouvez réagir à cet article sur forum.welcome-suisse.ch