Le marché suisse du travail attire de plus en plus de gens du voyage, mais la Confédération ne dispose pas d’un nombre suffisant d’aires d’accueils.
En Haute-Savoie, il faut dès lors faire face aux occupations illicites de terrains.
Un afflux massif
En raison de l’attrait financier de la Suisse, et de la facilité de faire du commerce en français, la présence, sur l’Arc lémanique, d’itinérants n’a cessé d’augmenter ces dernières années.
Sur les aires d’accueil officielles du canton de Vaud, les autorités fédérales recensaient 5’345 nuitées caravanes en 2009 contre 10’149 en 2012, lors du dernier recensement.
Cependant, la Suisse ne possède pas le nombre de places nécessaires pour accueillir toutes ces populations.
Selon les estimations, un peu moins de 60 % des besoins en places de stationnement des gens du voyage seraient couverts en Suisse.
De fait, les communes frontalières de la Haute-Savoie assistent depuis plusieurs mois à des occupations illicites de terrains agricoles, de parkings publics et privés ou de parcs sportifs.
Escalade de la violence dans les communes
Par manque de place, les installations sauvages des itinérants deviennent l’usage, et les tensions ne cessent de croître entre itinérants, élus, riverains et agriculteurs.
Pour preuve, le 20 avril 2015, le tribunal de Thonon-les-Bains condamnait en comparution immédiate un homme de la communauté itinérante à huit mois de prison, dont deux fermes, pour avoir menacé avec un fusil de chasse le maire de Neydens qui lui barrait l’accès à un terrain agricole privé…
Des migrations saisonnières
Si durant les saisons hivernales, le problème semble se résorber, dès l’approche du printemps, les élus sont sur le pied de guerre afin d’empêcher ces campements sauvages.
La majorité des itinérants viennent en effet proposer leurs « services » en Suisse durant les beaux jours : rénovation et travaux dans les maisons, rempaillage, vente sur les marchés et récupération de matériaux… La région haut-savoyarde est celle qui draine le plus de gens du voyage, juste après la région francilienne.
De meilleures infrastructures en France
En 2006, le Tribunal fédéral avait enjoint aux autorités cantonales de fournir aux communautés itinérantes les infrastructures nécessaires à leur installation.
Mais, comme le constate Henri-Philippe Sambuc, avocat genevois des gens du voyage : « neuf ans plus tard, peu d’aires d’accueil ont été ouvertes. On en compte six en Suisse romande, dont une ouverte en 2013 à Versoix, toujours bondée avec seulement 51 places dévolues aux forains et 46 aux gens du voyage. »
En France, la loi Besson de 2005 oblige les communes de plus de 5’000 habitants à mettre à disposition des itinérants une aire d’accueil sous peine d’amende.
Bien que certaines municipalités accusent du retard dans la mise en place de ces espaces, la plupart remplissent leurs obligations. Cependant, ces aires d’accueil ne sont plus en capacité de canaliser l’afflux de plus en plus important des migrants.
Dès lors, les communautés s’installent dans les terrains privés jouxtant les aires d’accueil.
Ils peuvent dès lors profiter des équipements de ces dernières tout en disposant de plus de place au détriment des propriétaires et des agriculteurs qui, une fois l’avis d’expulsion émis, seront indemnisés par le département…
Comme la peste. Dur de s’en defaire. En effet peniblus
7 ans plus tard à quoi cela sert de répondre.
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